musiques traditionnelles marocaines

Publié le 11 Mars 2009

Hajja Hamdaouia, “la chanteuse des trois rois”
Haja Hamdaouia (لحاجة الحمداوية ou encore parfois transcrit Hajja Hamdawiya) est une chanteuse marocaine née en 1930 à Derb Seltan, un quartier populaire de Casablanca. Cette artiste authentique a largement contribué au succès de la chanson populaire. Dans les années 50, à l'époque où le chant de la Aïta Marsaouiya , sorte de blues des plaines côtières dans la région de Casablanca qui était dominé à l'époque par les femmes. Il est malheureusement associé au divertissement parfois "amoral", car les biens pensants  l'assimilent à l'érotisme et à la sexualité.

Il est peut-être utile de rappeler qu'à l'origine, l'Aita est un appel de ralliement, qu'elle est en rapport avec les pleurs et les joies et  reflète une poésie digne de ce nom, un écho des joies et soucis du quotidien et du mektoub (destin) des êtres humains et  et de la mémoire collective du peuple. Les origines de cette musique de la plaine se situe au confinsdes fêtes familiales et des traditions tribales. Elle a donc choisi  l'aïta comme référence  musicale majeure, recueillant ainsi les rythmes et paroles  héritées de l'aïta dite "Al Marsawiya" de la région de Casablanca. Mais Hajja Hamdaouia en a fait un art avec une centaine de titres à son actif, en demeurant  la chanteuse de «marsaoui» la plus prolifique et la plus adulée et sans aucun doute la plus célèbre ambassadrice de ce genre musical populaire.
Cette diva a connu la colonisation, puis l'indépendance, vécu l'exil à Paris. Elle fut riche et adulée. Puis elle a sombré dans l'anonymat et la pauvreté pour enfin renaître de ses cendre comme le Phoenix. 

Cette spécialiste du marsaoui, en référence à marsa (port), s'est imposée sur la scène nationale grâce à ses interprétations qui ont rendu populaires des chansons. Elle est la première dame à avoir modernisé ce style et le chaâbi et a révolutionné la scène artistique aux débuts de la télévision marocaine.

Au milieu des années 1950, la chanteuse écrit une chanson pour dénoncer la colonisation française. Son geste «spontané», comme elle le dit elle-même, la force à vivre clandestinement dans son propre pays, avant de s'exiler en France et rejoindre son amour et en profitant également de se faire connaître auprès de la diaspora algérienne

Elle s'est présentée au Coq d'Or, un prestigieux music-hall oriental de l'ancienne médina et qui attirait de nombreux touristes à l'époque. "Le Coq d'Or" avec ses six salons décorés de draperies tissées d'or et de meubles  style LouisXV authentiques était l'un des plus somptueux cabarets du monde de l'époque où se sont produits avec des artistes prestigieux comme Mohamed Fouiteh (l'un des plus grand chanteur marocain post-independance), Maâti Belkacem, Line Monty, Blond Blond (un chanteur du répertoire « francarabe », qui mélange des musiques orientales et occidentales en vogue avant-guerre, très appréciée de la communauté juive et par les coloniaux de l'époque. ), Lili Boniche, Chafia Rochdi, Latifa Amal, Warda Al Jazairia, Raoul Journo ou encore le célébrissime Salim Hilali.

Hajja Hamdaouia avec son orchestre en 1959, derrière la chanteuse, Bouchaïb El Bidaoui, et Aziz El Alami le frère de Brahim El Alami.

C’est Haja Hamdaouia qui a eu pour la première fois eu l’idée de chanter devant un véritable orchestre mêlant des instruments modernes comme le saxophone, l'orgue, guitare, batterie et le violon bien avant le groupe Tagada. Les arrangements et autres distributions musicales adaptés par Hamdaouia, sont mêlés à sa voix particulière.

C'est grâce à ce talent-là qu'elle est devenue la star de tous les Marocains. Elle renouvelle le «marsaoui», en le saupoudrant de chaâbi algérien et de gharnati.

Parmi ses succès, citons : "Daba Yji", "Jiti majiti", "Dada ou hiyani", "Mal hbibi’liya" ou encore  "Hna mada bina" retentissent toujours dans le coeur de plusieurs générations de spectateurs et auditeurs marocains. Ces classiques ont été repris par les plus célèbres chanteurs populaires de son pays.

 

Amitié avec Cheikha Remitti

Peu causeuse sur ses drames intimes, Hajja Hamdaouia se révèle intarissable sur le chapitre de ses amitiés passées. Quand on fait allusion à la grande cheikha Remitti, elle fond en larmes, puis se met à conter par le menu leur première rencontre, puis le lien indéfectible qui s'ensuivit. Les deux femmes se ressemblaient. Elles étaient les chantres de la volupté, du plaisir débridé, de la sensualité effrénée. Elles aimaient à visiter les saints et ne lésinaient pas sur les offrandes pour mériter leur baraka.

Se connaisant elles n'ont malheureusement pas enregistrées de titres ensemble mais elles ont participé à un concert en juillet 2005 au festival de Casablanca. Hajja faisait la première partie de Remitti, et c'était une fabuleuse retrouvaille ! C' était un  moment de bonheur ! Ce moment a été gravé par la télévion marocaine !

Reléguée aux oubliettes pendant les années 80 et 90 elle était tombée dans l'anonymat, vivant dans une chambre de bonne où elle vit de quelques contrats et de la charité de son voisanage et amis.

En 2008, âgée de 78 ans, la chanteuse de chaâbi et de Marssaoui est hospitalisée pendant un mois et demi pour des problèmes d'ostéoporose, d'hypertension et de fatigue. La diva devait se produire le 18 septembre de cette année dans l'enceinte de la prison casablancaise dans le cadre d'un programme d'animation culturelle organisé par l'association Relais Prison Société (RPS), en partenariat avec plusieurs associations dont L'Boulevard. Cette hospiatilsation provoqué un vif émoi parmi son public.  Reprenant ses forces et un nouveau souffle  de vie elle  a chanté à l' Olympia, dans le cadre du Festival du monde arabe.

 

 

Hajja Hamdaouia, “la chanteuse des trois rois”

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Rédigé par Last Night in Orient

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Publié le 19 Mai 2008

Souiri et Mohamed Ba'Jedoub
 

 

Mohamed Bajedoub (né à Safi au Maroc, en 1945) est un chanteur soufi marocain. Doté d'une voix puissante et chaleureuse, il est très apprécié dupublic marocain fasciné par les vibrations de ses cordes vocales. L'homme aura 67 ans (en 2012) et constitue une référence dans le monde de la musique traditionnelle marocaine.

Il est aujourd’hui le dépositaire d’un précieux héritage musical, dont il fait un généreux partage avec son public lors de ses concerts.

Bajeddoub est connu comme « le plus grand interprète du Malhoun et de la musique arabo-andalouse de style maghrebi », à travers une voix de ténor, chaude et énergique, étalée sur un tapis musical andalous.

Du Maroc à l'étranger, Mohamed Bajeddoub s’est bâti une notoriété qui fait aujourd’hui les beaux jours des que l'on peut écouter également dans les ruelles des médinas des villes impériales marocaines.

 

 

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Biographie

Très tôt attiré par les chants religieux et arabo-andalous, il entra en contact avec le chant pour la première fois dans des confréries soufies. C'est dans ces communauté qu'il découvrit le répertoire musical soufi et qu'il se l'appropria en lui donnant une interprétation avec des touches toutes personnelles.

Il a été également muezzin. En 1965, il devient disciple du cheikh Slaoui Sidi Saïd El Kadiri : ce dernier remarque son grand talent et le présente à Haj Diss Benjelloun, président de l'association des amateurs de musique andalouse au Maroc qui complète sa formation dans cet art délicat.

C'est dans une Zaouïa de cette ville que Mohamed Bajeddoub a commencé très jeune son apprentissage de l'art vocal à travers une pratique intense des chants religieux.

En 1961, il commence l'étude proprement dite du répertoire classique andalou, d'abord auprès du maître Feu Sidi Said Kadiri à Salé, puis auprès du maître Mohamed Tbayek à Marrakech.

En 1963, il rencontre Haj Driss Benjelloun, président de l'Association des Amis de la Musique Andalouse au Maroc, qui l'introduit ensuite auprès du maître de la musique andalouse, feu Haj Abdelkrim Raïs, qui l'encourage à poursuivre dans la voix du chant A Capella et du style Mawwâl (déclamation développée sur un poème d'improvisation modale). Abdelkrim Raïs qui dirigeait l'orchestre El-Brihi et engagea Haj Mohamed Bajedoub. Plongé dans ce nouveau répertoire, Bajedoub devint l'un de ses meilleurs interprètes. Après avoir dirigé le chœur durant des années, il se lança dans une carrière de chant solo.

Il a rejoint, en 1995, la formation Chabab Al Andalous tout en continuant à se produire en solo.

L'art du mawwâl est un album, enregistré en conditions "live", qui reflète le dialogue entre deux grandes voix marocaines qui explorent le mawwâl, une forme poétique chantée. Le résultat ne foisonne pas seulement d'exemples de joutes musicales et poétiques brillantes, mais invite à une sorte de voyage musical faisant la jonction entre la modalité andalouse des tubu et la modalité orientale des maqâmât. Les deux vocalistes Bajeddoub et Abderrahim Souiri offrent une interprétation magistrale en solo ou en duo, alterné et simultané, sur des extraits des plus beaux poèmes arabes inspirés de l'amour courtois et mystique.

Il a participé à un duo remarquable avec le chanteur sénégalais Musa Dieng Kala sur fonds de toile de musique soufie, en clôture de la 2e édition du Festival de Fès de la culture soufie, qui se tient sous le Haut patronage de S.M. le Roi Mohammed VI (17-23 avril 2008). Après une tournée triomphale au Mexique, Haj Mohamed Bajedoub, accompagné de l'orchestre Chabab Al Andalous a fait salle comble, le vendredi 17 octobre 2008 au Palais des beaux arts à Bruxelles.

Mohamed Bajeddoub et le ténor Fouad Zbadi accompagnés par la troupe Chabab al-Andalus, dirigée par Amine Debbi, présentent le spectacle “Volutes et poésie” les 14 et 15 novembre 2008 à l’Institut du Monde Arabe de Paris.

 

 

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Born in Safi in Morocco in 1945, Mohamed Bajeddoub began his apprenticeship into the vocal arts at a Zawiya there at a young age, learning religious songs. In 1961 he started his studies in classical Andalus music, first with the master Sidi Said Kadiri in Salé and then with the master Mohamed Tbayek in Marrakech.

In 1963 he met Haj Driss Benjelloun, president of the Association des Amis de la Musique Andalouse in Morocco , who in turn introduced him to the master of Andalus music, Haj Abdekrom Ra ïs. It was Raïs who encouraged him to pursue his talent in a capella singing and the Maoual style of modal improvisation.

Blessed with a warm and powerful voice, Mohamed Ba Jeddoub is very much appreciated by the Moroccan public.

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Publié le 10 Décembre 2007

La danse était dès la préhistoire un acte cérémoniel et rituel, une supplique adressée aux dieux, et c’est encore le cas dans de nombreuses danses dites "primitives", pratiquées de par le monde. Elles accompagnent certains moments de vie : les noces, les funérailles, les rites de passage d’un âge à un autre, célébration des cycles de la nature, actes de magie pour écarter les mauvais esprits ou pour amener la guérison… Et dans ce dernier cas, elle n’est pas très codée et mène souvent à la transe, au moment où le corps se libère de sa maladie, comme les tarentelles en Italie ou la transe des Gnawas en Algérie.

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Les Gnaouas ou Gnawas ou قناوة (un mot dérivé du N'Goni africain) sont des descendants d'anciens esclaves issus de tribus (parfois entières) d'origines d'Afrique Noire (Sénégal, Soudan, Ghana...). Les confréries actuelles des Gnawas pratiquent encore de nos jours des rituels importants où la musique et le chant jouent un rôle essentiel. Les cérémonies Gnawies semblent toujours être un rite de possession à un objectif thérapeutique : guérir, agir contre les influences négatives ou en faveur d'esprits favorables. Les rites où se mêlent à la fois des apports africains et arabo-berbères peuvent souvent être très long, et aboutissent à des transes de possessions. Le Festival des Gnaouas à Essaouira  est un haut lieu de rassemblement annuel de cette confrérie.

Histoire et évolutions

Ces peuplades furent déportées par les anciennes dynasties qui ont traversées l'histoire du Maroc et plus rarement celles des autres pays du Maghreb en commençant par l'empire Almohade pour les travaux et les bâtiments des palais et le renforcement des armées. La constitution en confréries des gnaouas à travers le Maroc s'articule autour de maîtres musiciens (appelés mâallems qui font d'ailleurs partie d'une caste dans les villages marocains et sont exemptés des travaux agricoles), des joueurs d'instrument (quasi exclusivement les qraqech - sorte de crotales - et le gambri), des voyantes (chouaafa), des médiums et des simples adeptes. Ils pratiquent ensemble un rite de possession syncrétique (appelé Lila au Maroc, ou encore derdeba et diwan en Algérie mais encore stambali en Tunisie).

Origines sacrées

Selon de vieux et rares érudits Gnaouis, la musique et les rituels Gnawas, détiennent leurs origines du Vaudou. Ces pratiques ont du se métamorphoser pour survivre et adopter l'islam comme religion afin d'assurer leur continuité (de même pour leurs cousins qui ont dû adopter le christianisme en Amérique).

Instrumentation et description de la musique

Les instruments utilisés sont le Guembri (luth-tambour à trois cordes) joué par le maître musicien (maâlem), les Qaraqab (ou Qraqeb) (قراقب) et le T'bel (tambour).

C'est toujours le maâlem qui joue le Guembri, sur lequel il interprètre des mélodies particulières propres à chaque melk (entité surnaturelle qui vient chevaucher le possédé). Chaque adepte ne peut être possédé que par le même melk et ne peut être possédé que si la mélodie est jouée par le guembri. Sept couleurs sont associées aux différents mlouk et rendues visibles par des foulards qui servent notamment à retenir les danseurs lorsque la possession est trop intense.
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Internationalisation

Vers la seconde moitié du XXème siècle et jusqu'à nos jours, le progrès dans diverses disciplines des sciences humaines orienta les recherches ethnomusicologiques dans de nouvelles voies. C'est ainsi par exemple que les méthodes de la linguistique ou du structuralisme ont marqué certains travaux sur la musique africaine. Fait nouveau, des Africains eux-mêmes étudient la musique traditionnelle de leur propre pays et apportent ainsi une précieuse contribution à la connaissance des musiques africaines. Les enregistrements sur bande magnétique se multiplient, les phonothèques s'enrichissent, l'édition de disques se développe, l'étude des musiques de tradition orale se généralise. Mais alors même que les possibilités d'accéder aux musiques africaines n'ont jamais été aussi aisées, que le désir de les découvrir, de les étudier n'a jamais été aussi fort, il semblerait que le souffle de l'Occident sans cesse amplifié par les prodigieux moyens modernes de communication, en atteignant jusqu'au plus petit village où se perpétuait un art musical traditionnel, contribue précisément à la perte de celui-ci en faisant disparaître ou en tout cas en transformant radicalement les traditions musicales.

La musique gnawa s'internationalise grâce des influences extérieures au Maghreb, pensons aux musiciens tels que Bill Laswell, Adam Rudolph, et le pianiste Randy Weston, qui font souvent appel à des musiciens gnawas dans leurs compositions. Ce dernier participe à l'album intitulé The Splendid Master Gnawa Musicians of Marrocco, (Verve Polygram - 521 587). A travers cet album réalsé en1992, Randy Weston est parvenu à rassembler à Marrakech pour cet albums des musiciens pratiquant la même musique et qui ne s'étaient pourtant plus rencontré depuis 40 ans. Très discret le piano y dialogue avec les hautes voix de tête des chanteurs et les envoûtantes syncopes du guembri aux sonorités de basses qui invitent à la transe. Cet album obtiendra une nomination au titre de meilleur album de world music en 1996.

Les puristes du genre musical craignent une dénaturalisation du style dû à des objectifs commerciaux parfois considéré comme excessifs. Des artistes comme Hassan Hakmoun, par exemple, organisent à grande échelle des spectacles pour touristes.

Autre évènement marquant de ces confréries : Au lendemain de l'édition 2006 du Festival des Gnaouas, cinq grands maâlems (maîtres) se sont réunis pour enregistrer dans une maison de Tamesloht, un village fortifié du XIIIème siècle, à proximité de Marrakech, est depuis longtemps un fief des Gnawa qui y fréquentent la zaouia (sanctuaire) de la puissante confrérie soufie Jazouliya. Il en sort Gnawa Home Songs : une œuvre discographique considérée comme un témoignage intime sur le talent musical, instrumental et vocal, de ces musiciens, tous marocains et pour la plupart d'origine subsaharienne[2].

Leur musique est un mélange de paroles religieuses profondément enracinées dans la tradition orale de l'Afrique subsaharienne et de mélodies mélancoliques qui rappellent le jazz et le blues américains.

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L'exécution Gnawa se concentre sur un corps tournoyant et une voix aiguë, des couplets poétiques rimant avec des psalmodies soufies en arabe telles qu' ''il n'est pas d'autre Dieu que Dieu et Mahomet est son messager.'' Ces mots, effroyables s'ils sont prononcés par un terroriste, élèvent l'âme lorsqu'ils sont chantés par des musulmans pieux, des Gnawas et autres musiciens inspirés par le soufisme.

En plus des Marocains, des milliers de jeunes gens d'Europe, d'Amérique et d'Afrique affluent aux festivals de musique sacrée organisés chaque été par des mouvements soufis à travers tout le Maroc, pour chanter et célébrer leur enthousiasme pour la vie et leur attachement aux valeurs universelles de paix. La scène de ces festivals réfute totalement le type d'images que les extrémistes cherchent à transmettre aux jeunes musulmans.

C'est cette fusion entre soufisme et modernité qui produit une expérience esthétique unique, laquelle attire les jeunes Marocains qui rejettent l'extrémisme et soutiennent les valeurs d'une humanité partagée.

GNAWA ABDENBI

Autour d'un musicien gnawa du Maalem Abdenbi El Meknassi

 

Film documentaire relatif à la musique de gnaouas

  • Le Bal des génies, réalisé par Pierre Guicheney. produit par les films du Village, TLT. Participation : CNC, ministère de la culture et de la communication (DMDTS), 1999.

Argument : L'islam a su intégrer d'antiques cosmogonies africaines. Dans les confréries gnaouas du Maroc, le mariage du visible et de l'invisible, la communication entre le monde des génies et celui des humains, est célébré au cours de la "lila", à la fois rite de fécondité et transe thérapeutique. Le réalisateur réussit une belle et patiente approche de l'univers spirituel de cette musique.

Mâalems Gnaoua

  • Brahim Belkane
  • Hassan Hakmoun : Il fonde Zahar, un groupe qui, tout au long de son existence, va intégrer progressivement diverses tendances musicales, du blues à la pop américaine.
  • Ahmed Bakbou
  • Essaïd Bourki
  • Amida Boussou : porte un élégant turban couleur paille ou une toque brodée de coquillage. Le grand mince, nonchalant et majestueux Amida Boussou joue du guembri, un luth tambour aux sonorités de guitare basse dont les accent rauques savent parler aux esprits. Et chante de poignantes litanies aux attaques syncopées qui célèbrent à la fois Allah, Siddi Billal, l'esclave noir affranchi du prophète Mahomet et toute sorte de dieux de l'Afrique polythéiste.
  • Hassan Boussou : Installé depuis 2002 en France, il crée le groupe Séwaryé avec qui il décide de renouveler l’expérience de métissage et de fusion qui lui est chère, entre tradition et modernité, entre répertoire traditionnel et compositions…
  • Hamid El Kasri : musicien gnawa doté d’une forte personnalité artistique capable de fusionner les musique gnawie du Nord avec celles du Sud du pays.
  • Abdeslam Alikane
  • Mustapha Bakbou
  • Allal Soudani
  • Hamsa Soudani
  • Hicham Merchane
  • Abderrahim Benthami
  • Abdeslam Belghiti
  • Mahmoud Al Filali
  • Mahmoud Guinia, originaire d'Essaouira au Maroc, a participé à l'album "The Trance of Seven Colors" avec Pharoah Sanders et à d'autres disques avec Hamid Drake, Bill Laswell, Carlos Santana...
  • Maâlem Abdelkader
  • Mahjoub (Safi)
  • Abdellah Boulkhair El Gourd
  • Ganga Fusion - influence gnawa
  • Maâlem Mahjoub : Musicien gnaoui né en 1951, le maâlem Mahjoub a hérité son art de son père, le Maâlem Fateh auprès de qui il a étudié. Artiste depuis 1970, il a joué dans de nombreux festivals gnaoua, notamment à Safi et à Essaouira (4 fois) et il était présent à la première édition de Transes Atlantic.
  • Maalem Abdenbi El meknassi


Artistes fusion

 

Bibliographie

  • Aydoun, Ahmed, Musiques du Maroc, Casablanca : Éditions Eddif, 1992.
  • Chlyeh, Abdelhafid, Les Gnaoua du Maroc : Itinéraires initiatiques, Transe et Possession, Grenoble : Éditions La Pensée Sauvage, 1998.
  • Claisse, Pierre-Alain, Les Gnawa marocains de tradition loyaliste, Paris : Éditions L’Harmattan, 2002.
  • Delafosse Maurice, « Les débuts des troupes noires au Maroc», in Hespéris, Revue de l’Institut des Hautes Études Marocaines, Tome 3, 1923.
  • Delafosse, Maurice, « Les relations du Maroc avec le Soudan à travers les âges », in Hespéris, Revue de l’institut des Hautes Études Marocaines, Tome 4, 1924.
  • Dermenghem, Emile, Le culte des saints maghrébins, Paris : Éditions Gallimard, 1954.
  • Doutté, Edmond, La société musulmane du Maghrib : Magie et religion dans l’Afrique du Nord, Alger : Éditions A. Jourdain, 1909.
  • Doutté, Edmond, « Essai sur l’histoire des confréries marocaines », in Hespéris, Revue de l’Institut des Hautes Études Marocaines, Tome 1, 1921.
  • Lapassade, Georges, La transe, Paris : Presses Universitaires de France, 1990.
  • Lapassade, Georges, Les rites de possession, Paris : Éditions Anthropos, 1997.
  • Majdouli, Zineb Trajectoires des musiciens gnawa, approche ethnographique des cérémonies domestiques et des festivals de musiques du monde, Paris : L'Harmattan, 2007
  • Michaux-Bellaire, Edouard, « L’esclavage au Maroc », in Revue du Monde Musulman, Volume IX, Paris : Éditions E. Leroux, 1910.
  • Miège, Jean Louis, Le Maroc et l’Europe, Paris : Presses Universitaires de France, 1961.
  • Miège, Jean-Louis, « Remarques de géographie historique », in Chlyeh, Abdelhafid (sous dir.) L’univers des Gnaoua, Grenoble : Éditions La Pensée Sauvage 1999.
  • Pâques, Viviana, La religion des esclaves, recherche sur la confrérie marocaine des Gnawa, Bergamo : Moretti et Vitali Editori, 1991.
  • Pâques, Viviana, L’arbre cosmique dans la pensée populaire et dans la vie quotidienne du Nord-Ouest africain, Paris : Éditions L’Harmattan, 1995.
  • Renault, François ; Daget, Serge, Les traites négrières en Afrique, Paris : Éditions Karthala, 1985.
  • Marrakech UnderMoon The Black Album Collectif kamarstudios Marrakech traductions complètes de la Couleur Noire, dite Le Milieu du Monde et La Forêt, kamarmusic usa,2007

 

Voir aussi

 

 

 

 

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Rédigé par Mario Scolas

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