La femme mise à l'honneur au festival «Warchane Slam l'Malhoun»!

Publié le 1 Mai 2009

 

Du 8 au 10 mai 2009, se déroulera à Essaouira la deuxième édition du Festival «Warchane Slam l'Malhoun». Cet événement culturel est initié par l'Association «Amicale Place des Artistes» en partenariat avec l'Association Essaouira Mogador et avec le soutien de la province et la municipalité d'Essaouira, la délégation de la Culture et la Fondation Essaouira Mogador pour les arts, la culture et le patrimoine. Dans cet entretien, Moustapha Khalili, artiste, acteur associatif et directeur de cette manifestation artistique, explique les grands axes de cet évènement et ses objectifs.

 

 


La deuxième édition du festival connaîtra une programmation diversifiée comprenant des conférences thématiques et des concerts de groupes de renom venant de différentes régions marocaines. Parlez-nous de cette programmation ?




Le festival «Warchane Slam l'Malhoun» se présente comme un forum de communication patrimoniale. Il verra cette année la participation d'un parterre distingué des femmes marocaines qui chantent l'art du Malhoun, et ce aux cotés de Cheikhs et Mounchidines, venus de différentes régions du Royaume, en l'occurrence Haj Abdelali Talbi et Abderrahim Amrani Marrakchi et bien d'autres Cheikhs et Mounchidines. Au menu, une exposition des images photographiques de Cheikhs et Mounchidates, une soirée «Grihat l'Malhoun» animée par Leila Lamrini et Mounchidates (Fès, Meknès, Salé, Tétouan, Taroudant, Safi, Essaouira), dikrs, chants et rythmes hamdouchi « histoire hamdouchi» avec la participation de Abderrahim Amrani Marrakchi et  Frédéric Calmès, moment de thé avec chants et rythmes hamdouchi...Une visite à la Zaouia des Aissaoua, dikhrs, arts et spiritualité et une soirée Tarab k'lam l'Malhoun.



Cette deuxième édition est dédiée à la femme, en hommage à sa création et son apport dynamique dans le développement humain durable ?

 

Dédiée à la mémoire de Zohra El Fassia, l'une des figures emblématiques du malhoun, le festival ambitionne de mettre l'intérêt sur le patrimoine artistique et culturel, se veut un espace d'échange d'expériences et d'ouverture de perspectives de coopération artistique et une passerelle de communication et de dialogue entre les différents acteurs du Malhoun. C'est une occasion d'apprécier ce patrimoine marocain authentique et débattre des questions actuelles, la place c de la femme dans le malhoun entre autres. Nous rendrons un vif hommage à Majda El-Yahyaoui, une figure illustre de l'art du malhoun et de Chada al alhane, qui a contribué activement à la conservation de la musique patrimoniale au pluriel. Interprète du Melhoun, Majda El Yahyaoui s'est découverte une vocation d'animatrice télévisuelle. En dépit de sa jeune expérience en animation, elle a réussi à conquérir les foyers marocains par le biais de son émission « Chada al alhan».



En honorant Majda El-Yahyaoui, l'Association « Amical Place des Artistes » honore le génie de la femme marocaine et sa production créative. Une exposition des arts plastiques aura lieu à Dar Souiri en hommage à la femme représentant les œuvres de Fouzia Guessous , Sabiha Kadmiri, Najat Moufid, Anissa Berrada, Amina Maslouhi , Fatna Gbouri, Fatima Hajjaji, Sadya Bayro, Zazou, Nadia Ouchater, Amina Boukhbza.
Cette 2ème édition a connu une programmation riche et variée comprenant des conférences thématiques et des concerts de groupes de renom venant de différentes régions du Maroc.
 

 
Quels sont les enjeux escomptés de ce festival ?
Notre enjeu majeur est de rapprocher un large public de l'art du Malhoun et mettre en avant ses valeurs esthétiques et civilisationnelles. Tous les acteurs concernés sont appelés à actualiser cet art poétique et musical, en parrainant ses maîtres qui ont contribué avec passion et abnégation à sa pérennité et son authenticité. Il est à rappeler que le malhoun est une composante structurante de la région voire une assise de son développement humain durable. Ainsi, j'aimerai bien remercier vivement tous ceux qui apporté un soutien à l'organisation de cette nouvelle édition, à savoir la province et la Municipalité d'Essaouira, la Délégation de la Culture, l'Association Essaouira Mogador et la Fondation Essaouira Mogador pour les Arts, la Culture et le Patrimoine.

Propos recueillis par Abdelhak Mourid

Le spectacle de clôture a été animé par un groupe de Aissaoua femmes sous la direction de Mme Aicha Doukali qui a plongé le public dans une ambiance de fête et de transe.

Le malhoun à Essaouira a connu des jours fastes au XIXème siècle avec son représentant le plus illustre Mohamed Ben Sghir. Selon le chercheur illustre du patrimoine du malhoun. Ahmed Souhoum, Mohamed Ben Sghir représente un chaînon fort du malhoun et de la tradition poétique souiri de ce siècle. Ce maître était un adepte de la confrérie des aissaoua pour laquelle il a composé plusieurs chants religieux (adkar). Sa poésie d'une extrême finess épousait la culture de son époque. Néanmoins la richesse de ses textes et de son répertoire lui on valu une grande notoriété dans tout le Maroc et ce jusqu'à nos jours. Parmi ses célèbres qaçaïd on peut citer en particulier Lafjar (l'aube); achamâa (la bougie), al falaka (la punition), al kasbah et al warchane (la colombe). Al Warchane est un véritable hymne à l'amour de l'auteur pour sa ville natale, poésie dans laquelle la colombe d'Essaouira effectue une longue périgrinatio, imaginaire jusqu'à Tlemcen en Algérie après avoir rendu visite aux sept saints des régraga dans l'arrière pays des chiadmas pour receuillir leur bénédiction.

 

"ô colombe...

Colombe, va chez les fils d'Essaouira

qui résident à Tlemcen.

Porte leur le salut d'Allah

prie pour leur gloire et leur lumière,

Pour qu'il nous reviennent comme ils nous ont quittés.

De la porte du lion tu sortiras colombe,

tu demandera protection à Sidi Mogdoul, seigneur du port.

Sa nouvelle est parvenue jusqu'à Istambul.

Sois prudente et éveillée.

Dépasse les amas de pierre au dela de la grande colline,

Et touche de tes ailes moula dourain (saint de Regraga),

Gloire de notre pays.

Demain à l'aube tu te purifieras à l'écoute de la prière."

Mohamed Bassis (né en 1927), fut également un authentique interprète de malhoun pendant plusieurs décennies.

 

 

 

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Rédigé par Last Night in Orient

Publié dans #melhoun marocain

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<br /> Le matrouz judéo-arabe à l’honneur à Essaouira<br /> <br /> · Le septième festival des Andalousies atlantiques du 28 au 31 octobre<br /> <br /> · Un budget modeste par rapport à la qualité du programme<br /> <br /> «Paroles brodées et musiques tissées du matrouz», c’est le thème de la septième édition du festival des Andalousies atlantiques, prévu du 28 au 31 octobre à Essaouira. Pendant trois jours, la<br /> musique andalouse, le matrouz judéo-arabe et maroco-espagnol, le flamenco et le malhoun vont investir la grande scène de Bab El Menzeh et Dar Souiri. Un grand maître et un grand orchestre feront<br /> vibrer les mélomanes. Il s’agit de l’orchestre Hadj Abdelkrim Raïss de Fès, dirigé par Mohamed Briouel, qui va se produire quasiment tous les soirs. «Mais aucune soirée ne ressemblera à une autre»,<br /> a promis André Azoulay, président fondateur de l’association Essaouira Mogador, organisatrice de l’évènement, lors d’une rencontre avec la presse lundi dernier au Novotel à Casablanca.<br /> Mohamed Briouel se produira le jeudi 28 octobre avec la chorale du Roi David (Hevrat David Hamelech) qui viendra de Strasbourg pour interpréter de la musique judéo-arabe. Le même soir et ce sera<br /> l’un des temps forts cette année, le rabbin Haim Louk va rejoindre l’orchestre de Fès pour revisiter le matrouz. «Il s’agit d’un genre artistique tissé avec des mots ou des vers en arabe et en<br /> hébreu. On le retrouve beaucoup dans les pays du Maghreb, mais aussi en Espagne. D’ailleurs, il emprunte au genre du melhoun et c’est une chose très naturelle qui existe depuis des siècles», a<br /> expliqué Françoise Atlan, chanteuse et directrice artistique du festival.<br /> Le lendemain, vendredi 29 octobre, Essaouira sera à la fête avec un après-midi dédié aux chants et aux textes qui ont pendant longtemps rythmé la vie quotidienne des Souiris. C’est le professeur<br /> Chetrit et son équipe de musiciens et de chanteurs qui ont préparé ce programme qui va illustrer ce que veut dire le matrouz avec ses paroles brodées et ses musiques tissées. Vendredi encore,<br /> Essaouira accueillera Raymonde El Bidaouia, accompagnée de Mustapha Regragui et son orchestre.<br /> Les visiteurs pourront écouter également le duo que forment Françoise Atlan et Abderrahim Abdelmoumen. Ce sera un moment privilégié de matrouz maroco-espagnol qui sera suivi par la chanteuse<br /> espagnole Flamenca Esperanza Fernandez et sa troupe de musiciens.<br /> Samedi, la journée et la soirée seront marquées par le concert à une voix du poète et chanteur palestinien Moneim Adwan.<br /> Et puis ce sera l’un des grands moments de cette édition: la remise des prix du matrouz à ceux qui ont eu le talent et la force de protéger cet héritage millénaire. Le soir même, un concert de<br /> clôture aura lieu avec Abderrahim Souiri, Haim Louk, Abderrahim Abdelmoumen, Nourredine Tahiri et la chorale strasbourgeoise du Roi David.<br /> Le Forum d’Essaouira et des Andalousies atlantiques, qui se tiendra les vendredi et samedi 29 et 30 octobre à Dar Souiri, en cours de matinée, abordera le thème du «Partage des cultures pour la<br /> construction d’un espace privilégié de résistance à l’archaïsme et à la régression».<br /> A noter que le budget avoisine les 2 millions et demi de DH, un montant jugé très modeste, au vu de la qualité de la programmation…<br /> <br /> Nadia BELKHAYAT<br /> <br /> <br />
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