Boudjemaâ El Ankis
Publié le 19 Janvier 2008
Mohamed Boudjemaâ - بوجمعة العنكيس- (alias Boudjemaâ El Ankis) est un chanteur algérien né le 17 juin 1927 à Alger. Il est l'un des plus grands maître du chaâbi de son pays. Boudjemaâ El Ankis a été rendu célèbre, dans les années 1960, par ses interprétations des oeuvres de Mahboub Bati puis après une éclipse qui a duré des années il revenu vers la fin des années 1970 avec les reprises réussies des chansons de Mohamed El Badji, plus connu sous le sobriquet de"Khouya EI Baz.
Biographie et évolution musicale
Mohamed Boudjemaâ naît au sein la Casbah, au sein d'une famille nombreuse pauvre. Mélomane, il apprend très jeune à jouer de la mandole et la guitare, et s'initie à la langue arabe.
De 1939 à 1945, Mohamed Boudjemâa s'essaie à la mandoline puis à la guitare, tout en écoutant et en enregistrant les grands maîtres. Dans une troupe créée en 1945, Boudjemâa évolue entre El Anka et Mrizek, les deux monstres sacrés de l'époque. Il débute avec un répertoire de medh, comprenant essentiellement les qacidate Chouf li Ouyoubek ya Rassi, Ya Ighafel, Ya Khalek lachia, Zaoubna fi H'mak et El Baz, des poètes Ben Mssayeb, Ben Sahla, Bentriki, Benkhlouf, et des poètes marocains Kaddour El Alami Et Driss El Alami.
En 1945, il participe à une formation musique avec El Anka (dont il fut le disciple) et Mrizek emprunt d'un répertoire artistique varié.
Au milieu des années 50, il se lance dans la chanson, Mais il a fallu attendre 1957 pour qu’il s’initie à l’arabe aidé par un oncle paternel. Grâce aux leçons de Chouiter et de Mohamed Kébaili, dont la troupe travaillait sous l’égide du PPA à la fin des années 1930, il fera la connaissance d’artistes tels que cheikh Said El Meddah (une part importante de son répertoire musical lui fut transmise au début de la Seconde Guerre mondiale par ce dernier), aussi prestigieux à l’époque que Mustapha Nador.
Pendant la guerre de libération, il abandonne la musique, et sera arrêté et torturé par l'armée coloniale française en 1957 et en 1960.
Djana El Intissar dont il est le compositeur évoque les manifestations du 11 décembre 1961 est peut être considéré comme un hymne à l’indépendance de l'Algérien. La jeunesse algérienne explose après tant d’années de servitude et recherche le rythme. Pour la cibler, il fait appel à Mahboub Bati et des 1963, en duo ils ressuscitent la chansonnette pour renouer ensuite avec la qaca'id.
Boudjemaa El Ankis reprend la musique mais cette fois avec des thèmes qui traitent des préoccupations des jeunes, thème d'ailleurs exploité par des chanteurs comme Amar Ezzahi, El Hachemi Guerouabi , Hassen Said et El Achab.
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