Cheb Khaled, le king du Raï
Publié le 15 Février 2008
Cheb Khaled, de son vrai nom Hadj Brahim Khaled (en arabe : خالد), est un chanteur populaire de raï, né à Oran le 29 février 1960. Il a été influencé par les chanteurs comme Ahmed Wahby. Nommé « Cheb » au Festival d'Oran en 1985, il a acquis une grande célébrité après avoir immigré en France. Khaled a été le premier chanteur de raï à faire découvrir au grand public ce style musical de la culture maghrébine aux sonorités chaudes accompagné d'instrumentations traditionnelles. Didi et Aïcha ont fait le tour du monde, et il est devenu une star dans de nombreux pays où le nom même de "raï" est inconnu.
Toute apparition de Cheb Khaled déclenche une époustouflante liesse auprès d'un public en délire. On a par ailleurs présenté comme emblématique de la réussite d'une certaine conception de l'intégration par la chanson, un certain duo (« Aïcha » de Khaled et Goldman) entre un « Blanc » et un « Arabe » chantant ensemble une chanson française, en français, à l'esthétique toute française (ce qui n'est certes pas un défaut, mais qui n'est pas non plus une qualité en soi) dont le seul caractère étranger résidait dans l'origine ethnique d'un des deux interprètes. En somme, « s'intégrer », pour un chanteur étranger, c'est tout simplement se transformer en chanteur de variété française...(source). Cheb Khaled est une star universellement connue et reconnue.
Cheb Khaled & Cheb Mami - 100% Arabica 1997 Uploaded by salimawahrania
Biographie et évolution musicale
Cheb Khaled apprend le chant et l'accordéon et débute selon la tradition, en jouant pour les cérémonies de circoncision et les mariages.
Son amour de la musique le pousse, dès ses 10 ans, à créer son premier groupe « Ennoudjoum El Khams » (Les Cinq Etoiles). La troupe, composée essentiellement de Khaled au chant et au banjo, d'Abdelkader à la contrebasse, d'Abdellah au Bendir et bien sur de Ben3aouda à la percussion, reprenait les répertoires des chanteurs marocains et des pionniers du Pop Raï de l'époque. Ensemble, ils répétaient dans les locaux de la poste d'eckmuhl et chez yahiaoui (l'homme qui apprit à composer à khaled). Ils eurent tellement de succès qu'on les surnomma les Jackson Five d'Oran.
A 16 ans, Cheb Khaled quitte l'école et enregistre son premier 45 tours : Trig il lici, (la route du lycée), apologie de la drague buissonnière. Cheb Khaled est parmi les premiers à enregistrer sur cassette et tourne dans les cabarets de la côte. Cheb Khaled devient une vedette en Algérie sans jamais passer à la radio : le raï chante les filles et l'alcool et il est interdit d'antenne.
C'est dans un contexte d'ébulition musicale que, dans les années 1970, l'Algérien Khaled, un jeune chanteur et instrumentiste touche-à-tout, s'inspire des groupes pop marocains en vogue Jil Jilala et Nass El Ghiwane pour opérer la rencontre entre la tradition orientale arabophone, la musique berbère et le rock.
Toujours hilare, le chef du raï oranais avait débuté dans des métiers de cordonnier, mécano et garçon de café.
La chanson de Wahran
Le wahrani est un style musical algérien qui a son origine dans les banlieues d'Oran des années 30. Il associe l'art du malhoun des éléments berbères, bédouins et espagnols et il y a des pointes politiques.
Dans cette chanson, écrite sur le thème de l'exil, Ahmed Wahbi évoque la troupe musicale S'hab El Baroud (les gens de la poudre) ou plus familièrement Banda Zahouaniya (Bande joyeuse) qui s'était constituée au début du siècle et qui officiait lors des fêtes du Mawlid Ennabaoui et autres fêtes religieuses musulmanes. Cette troupe musicale tenait ses quartiers au Café Bendouma à Mdina Jdida.
(voi aussi :Le Wahrani, style musical oranais ! )
Wahran Wahran
Hejrou mennek nas echtara
Gaadou fel ghorba hiyara
Wel ghorba siba ou ghadara
Gadou fel ghorba hiyara
Wel ghorba siba ou ghadara
Ya ferhi ala oulad El Hamri
Wled Lamdina ou Sid El Houari
Addite maahoum soghri
Lihoum fenni toul omri
Addite maahoum soghri
Lihoum fenni toul omri
Omri la nansa bladi
Ardi ou ard ajdadi
Wahran douh chababi
Wahran etnassili dabi
Nahlaflak ma ytouche ghyabi
Wanoud bin ahli wa hbabi
Wallah ma ytoulche ghyabi
Wanoud bin ahli wa habi
Wahran Wahran
Rouhti khsara
Hejrou mennek nas echtara
Gadou fel ghorba hiyara
Wel ghorba siba ou ghadara
Gadou fel ghorba hiyara
Wel ghorba siba ou ghadara
Omri la nansa bladi
Ardi ou ard ajdadi
Wahran douh chababi
Wahran etnassili dabi
Nahlaflak ma ytoulch ghyabi
Wanoud bin ahli wa hbabi
Wallah ma ytoulch ghyabi
Wa anoud bin ahli wa habi
Shab El Baroud
Takhmami alihoum
Ayni Pingui kan raïshoum
Naqal ala Dader bakhashoum
Yastakhbar wa skat hawalihoum
Wadi ala tahtaha wadi
Rah zinha zine el widadi
Rajaat ghomma li fouadi
Wellit nabki wa nnadi
Omri la nansa bladi
Ardi ou ard ajdadi
Wahran douh chababi
Wahran etnassili dabi
Nahlaflak ma ytoulch ghyabi
Wanoud bin ahli wa hbabi
Wallah ma ytoulch ghyabi
Wanoud bin ahli wa habi
Mahla sahriyate bladi
El gasba wall gallal issadi
Ma ahla sahriyate bladi
El gasba wa el gallal issadi
Ya elli machi liha ghadi
Wassi yatthallou fi bladi
Ya elli machi lîha ghadi
Wassi yatthallou fi bladi
Wassi tani ala ennas
Terkou dinhoum ou tabou el kas
Yakfina mel kas wel mayda
Raha jamaa bla fayda
Yakfina mel kas wa el mayda
Raha jmaa bla fayda
Wahran Wahran rouhti khsara
Hejrou mennek nas echtara
Gaadou fel ghorba hiyara
Wel ghorba siba ou ghadara
Gadou fel ghorba hiyara
Wel ghorba siba ou ghadara
Omri la nansa bladi
ardi ou ard ajdadi
Wahran douh chababi
Wahran etnassili dabi
Nahlaflak ma ytoulch ghyabi
Wa anoud bin ahli wa hbabi
Wallah ma ytoulch ghyabi
Wa anoud bin ahli wa hbabi
Cheb Khaled & Anouar - Salou all Nabi
Le mélange de Rai, de funk et de new wave avant-avant-gardiste de son album Kutchî, produit en 1986 avec l'artiste algérien Safy Boutella, lui apporta la notoriété en France et au Japon. Suivant l'essor de la world music, il enregistra en 1992 l'album Khaled, égalant par le son les meilleures productions américaines et utilisant des rythmes rap et reggae. L'album se trouva propulsé en tête des hits-parades, et fut consacré disque d'or en France et en Inde. Il fit connaitre le chanteur dans le monde entier. Il devint l'emblème de la nouvelle musique du Maghreb, et permit à la musique orientale moderne de percer dans le paysage musical commercial occidental.
Connu pour son amitié avec le monarque alaouite, cheb Khaled ne refuse aucune invitation marocaine pour donner des concerts et offrir des moments de joie à son nombreux public. Et comme les soirées artistiques dans les pays aux régimes fermés, le spectacle ne se limite pas à leur juste dimension artistique.
Les pouvoirs excellent dans l’exploitation et la récupération politicienne. C’était le cas du concert qu’a donné « le king » du raï, cheb Khaled, à l’occasion du Salon international du dromadaire, organisé le 2 novembre à Laâyoun, capitale du Sahara occidental, occupée par l’armée marocaine depuis 1975. Le salon rentrait dans le cadre des festivités célébrant l’anniversaire de la fameuse marche d’occupation dite « marche verte ». Khaled a chanté devant 50 000 personnes, drapé de l’emblème marocain. Le chanteur aurait déclaré, selon l’agence marocaine lors d’un point de presse avant de monter sur scène, qu’« aujourd’hui, je chante à Laâyoun, demain, ce sera à Smara et après-demain, peut-être, à Tindouf. La musique n’a pas de frontières ». Une manière bien propre à cheb Khaled de joindre sa « voix » à celle du régime marocain qui ne veut pas admettre que la ville de Laâyoun comme Dakhla, Smara est une terre sahraouie. Et pendant que Khaled berce ses fans, 7 militants sahraouis des droits de l’homme croupissent dans les geôles, pas loin de la piste de danse.
Le raïman n’ignore pas cette réalité, mais peut-il refuser la demande de son ami le roi ? Pas si sûr, les invitations royales ne se refusent pas lorsqu’on est ami du monarque. Il faut dire qu’à chaque fois que le « king » est de passage au Maroc, il a droit à une invitation royale. Il avait déclaré dans une interview accordée au magazine Tel Quel : « J’ai eu la chance de côtoyer le roi lorsqu’il était prince. Puis quand il est devenu roi, il ne m’a pas tourné le dos. Bien au contraire. Il n’a pas changé et ça me touche. On a gardé notre amitié, car c’est un personnage de ma génération qui pense comme tous les jeunes. Il m’invite souvent chez lui quand je suis au Maroc. » Il sait également que « son ami le roi » est rusé dans la diplomatie artistique. De célèbres chanteurs arabes avaient défilé sur les scènes dans les villes sahraouies occupées pour clamer « le Sahara est marocain ». Le dernier en date était la star irakienne, Kadhem Essaher.
Certes, la musique n’a pas de frontières et Khaled n’est qu’un chanteur, comme il aime à le répéter. Sauf que l’artiste qu’il est avait refusé de chanter à Tel-Aviv, un refus qui traduit, bel et bien, une position politique. Donc, il ne peut pas rabâcher à répétition : « Je suis un chanteur et je ne fais pas de politique. » Si la musique n’a pas de frontières, les causes justes ne peuvent s’accommoder ni de légèreté ni de compromissions. Comme la musique, elles sont toutes autant universelles.
En 1996, il enregistre l'album Sahra en collaboration avec Jean-Jacques Goldman. Toujours en 1996, il chante en duo avec Mylène Farmer "La Poupée qui fait non" sur scène lors de certaines dates du Tour 96 de Mylène Farmer (ce duo sortira en single et un clip live sera diffusé). L'album Kenza (du prénom de sa fille), sort en 1999.
En 2007, Khaled interprète avec Melissa la chanson Benti qui fait partie de la bande sonore du film taxi 4. le clip présente le coté parfois un peu trop protecteur d'un père envers sa fille amoureuse. L'introduction de cette chanson est l'introduction du titre Batweenes bik de Warda El Jazeyra.
Discographie
- Plusieurs albums sortis en Algérie dans les année 1970 et 1980
- 1987-Kutché avec Safy Boutella
- 1991-Le Meilleur de C. Khaled vol 1
- 1992-Le Meilleur de C. Khaled vol 2
- 1992-Khaled
- 1993-N'ssi,N'ssi
- 1997-Sahra
- 1998-Hafla
- 1999-1, 2, 3 Soleils avec Faudel et Rachid Taha
- 1999-Kenza
- 2004-Ya Rayi
- 2007-Benthi Avec Melissa
- 2007 - ya moul kar
-
2009 « Liberté », nouvel album du King Khaled
Cheb Khaled - Maardi
envoyé par nado_coeur
En 2004, il a participé au CD Agir Réagir en faveur des sinistrés du tremblement de terre qui a secoué la région d'Al-Hoceima, au Maroc le 24 février.
En 2006, il chante en duo avec Cameron Cartio le tube de l'été Henna.
Il donne un méga concert à Oran en octobre 2007.
Il s'est exprimé sur le conflit israélo-palestinien, dans un entretien, en janvier 2009 au quotidien arabophone Ennahar. "Je suis prêt à prendre les armes pour aller combattre à Gaza", contre l'armée israélienne, a déclaré Khaled, qui a participé, mercredi, à Alger à un rassemblement d'artistes algériens contre l'offensive israélienne à Gaza. Il s'est dit "affligé" par les "tueries dont sont victimes, quotidiennement, des civils sans défense à Gaza", ajoutant qu'il "regrettait le silence des officiels arabes". "Les pays arabes doivent cesser de livrer du pétrole et du gaz aux Juifs et aux Américains et rompre leurs relations diplomatiques" avec les Etats-Unis et Israël, a ajouté le chanteur.
Notes et références
- ↑ Appelez-moi Khaled tout court ! je suis trop vieux pour le titre de cheb et pas assez vieux pour celui de cheikh (maître) aime-t-il à répéter.
Voir aussi
Liens internet
- Khaled Official Site
- Khaled, the legend of Rai and World music
- Khaled Un-Official Site
- Universal Music
- Biography - Khaled
- Cheb Khaled Bio, Pictures and Photos
- www.world-of-rai.de: Lyrics, Photos, Tourdates ..
- KHALED - King of Rai Photos, Audio Tracks, Videos, et plus.
- On Khaled by Paul Tingen
Grâce à sa participation au festival d'Oran en 1985, Cheb Khaled fut appelé pour la premiere fois Cheb. A cette époque grâce aux innovations apportées par Bellemou, la célèbre musique Rai connu des changements radicaux au niveau de l'utilisation des instruments musicaux occidentaux tels la basse, la saxophone, la trompette, la guitare ainsi que le synthétiseur.
Le roi du Raï, a confié au journal "Le Parisien" qu'il était actuellement en contact avec Shakira, pour travailler sur un futur duo qui verra le jour en 2009.
Lors de son passage au Maroc, pour le festival d’Essaouira, il a comparé l’expulsion des Marocains d’Algérie au milieu des années 70 à la “déportation des Juifs” par les nazis !