poesie

Publié le 31 Janvier 2018

Artiste, récitant, comédien, metteur en scène, professeur et directeur honoraire du Conservatoire Royal de Bruxelles, découvreur de talents, réalisateur et organisateur de spectacles, ambassadeur de la poésie française dans le Monde...

Charles Kleinberg, né à Bruxelles le  et mort le 1, est un comédien, metteur en scène et pédagogue d'interprétation et de déclamation de textes poétiques belge de langue française. Il fut également directeur du Conservatoire royal de Bruxelles ; le premier directeur issu des arts de la parole, puisque depuis 1832, tous les directeurs étaient issus du monde musical.

Depuis les années 1970, Charles Kleinberg participe à de nombreux spectacles pour la radio et la télévision belge comme animateur-récitant poétique.

Il a enregistré de nombreux disques et CD de poésie : notamment Florilège de la Belgique littéraire, Les Chemins de Verhaeren, La Belle Maguelonne, La Chanson de Roland, Achille Chavée, Odilon-Jean Périer, Traité sur la tolérance de Voltaire, l'opéra Brundibár de Hans Krása, créé dans l'univers concentrationnaire de Terezín.

Charles Kleinberg a travaillé sous la direction de Míkis Theodorákis, Mendi Rodan, Emmanuel Rosenthal, Georges Octors, Jean Baily, Éric Feldbusch, Robert Janssens.

Il est membre de l'Union des artistes du spectacle, la plus ancienne association artistique de Belgique, fondée en 1927, par Lucien Van Obbergh à la demande de l'Union des artistes de Paris2.

Biographie

Charles Kleinberg naît d'un père polonais et d'une mère grecque, qui meurt alors qu'il n'est âgé que de six mois, Charles, à partir de l'âge de trois ans, apprend à jouer du violon, et donne déjà ses premiers concerts dès l'âge de sept ans3,4.

Son père est déporté et assassinée par les nazis à Auschwitz. Dissimulé dans une famille d'accueil, le jeune Charles échappe aux rafles ordonnées par l’occupant et devient un enfant caché5.

Il poursuis ses études à l’Athénée Royal Jules Bordet dans la capitale6.

Son professeur veut lui faire apprendre le violon et l'encourage de faire de lui un musicien plus que tout autre métier7 ; Charles finit par laisser tomber les études pour entamer le droit, puis à l'IAD, qu'il ne termine pas, parce qu'à 19 ans, il est retenu pour jouer Néron dans Britannicus à Liège. Il fait en parallèle son service militaire, à la place Eugène Flagey à Bruxelles, dans le studio 16 de l'INR, pendant un an ; il anime « La demi-heure du soldat », une émission journalière pour les troupes casernées8.

Après son service à l’armée, la station de radio, devenue entre-temps la future RTB, l’engage comme speaker. C’est ainsi que commence sa présentation des émissions matinales dès 5 h 30 du matin. Ce sont les bulletins météo, mais aussi des communiqués à la batellerie, aux convoyeurs ou des dédicaces personnelles ainsi que des informations générales. C’est le chemin nécessaire pour arriver à des émissions plus personnalisées : « Soirée intime chez Charles Kleinberg », l’émission poétique du samedi soir. Et un point d’orgue avec « Les Contes à la Veillée Radiophonique de Noël » qui durent plus de quatre heures.

Théâtre

Il est appelé par le Rideau de Bruxelles pour y interpréter « Oreste ». Puis il devient pensionnaire au Théâtre royal du Parc, tant dans le répertoire classique que le théâtre contemporain. Au milieu des années 1960, il joue à Paris avec la Comédie-française. Il participe alors à des tournées internationales (Carthage, Kigali…).

Poésie

En mars 1970 ont lieu ses premiers récitals de poésie. L'Afrique noire l'attire et l'accueille. Il y crée alors des récitals qu'il donnera dans les écoles et universités du Rwanda et du Burundi. Ses spectateurs sont autant des Africains que des Européens.

Toujours dans les années 1970, Charles Kleinberg propose un récital à Albert-André Lheureux. Celui-ci est le fondateur d'un lieu littéraire baptisé l'Esprit Frappeur. De là naquirent Les Rives de la Poésie. Ce spectacle poétique se jouera dans ce petit théâtre pendant un mois. En 1973, ce récital, seul en scène, fêtera sa centième représentation au Cirque Royal devant un public de 2 500 personnes. En 1979, la consécration se confirme avec la millième de ce même récital, toujours au Cirque Royal, uniquement accompagné d'un guitariste.

Charles Kleinberg a été nommé professeur de déclamation au Conservatoire royal de Mons, puis à Bruxelles. Nombreux sont les élèves qui ont suivi ses recommandations et, actuellement, ils sont encore une centaine à occuper un poste de professeur dans une « Académie de Musique, des Arts de la Parole et de la Danse » ou dans un des trois conservatoires royaux de Belgique francophone.

Mise en scène

Les années 1980 verront naître plusieurs mises en scène de plein air. Charles Kleinberg réalise notamment un spectacle pour les Fêtes de Wallonie (20 000 spectateurs sont présents sur la Grand-Place de Bruxelles).

Ensuite, ce sera « Mons Passé Présent » qui occupe plus de 1 000 comédiens et figurants. Pour le millénaire de Bruxelles (en 1979) c'est « Egmont » de Goethe avec Bernard Marbaix et Raoul de Manez (12 000 spectateurs).

Il réalise également plusieurs conceptions des « Nuits Musicales du Château de Belœil ».

Le tour du monde en 40 ans

Ambassadeur de la poésie francophone à l'étranger, ses récitals poétiques ont fait le tour du monde puisqu'on a pu l'écouter au Japon, au Brésil, en Israël, en Russie, en France, en Suisse, au Québec, au Portugal ou en Pologne.

Bien qu'il soit amateur de grandes salles, on a pu l'écouter dans des lieux où la proximité offre une approche personnalisée et chaleureuse. C’est ainsi qu'il a joué à l'Estrille (Sablon (Bruxelles)), à la Samaritaine, à la Clarencière ou au Théâtre des Corps-Saints à Avignon.

Théâtre

Acteur
Mises en scène, conceptions, adaptations, réalisations
Autres collaborations artistiques

Discographie

Notes et références

  1.  Charles Kleinberg est décédé, sa voix demeure [archive], rtbf.be, 15 mai 2013
  2.  « À propos » [archive], sur Union des Artistes (consulté le )
  3.  « Au temps retrouvé » diffusé le 16 mai 2013
  4.  Fabienne Govaerts, « Itinéraire d'un enfant sensible » [archive], sur laclarenciere.be,  (consulté le )
  5.  « Hommage à Charles Kleinberg, comédien et professeur de déclamation (1937-2013) » [archive], sur ΔΗΜΟΔΟΚΟΣ,‎  (consulté le )
  6.  « Hommage à Charles Kleinberg, comédien et professeur de déclamation (1937-2013) » [archive], sur ΔΗΜΟΔΟΚΟΣ,‎  (consulté le )
  7.  « Rencontre avec Charles Kleinberg » [archive], sur CCLJ - Centre Communautaire Laïc Juif David Susskind,  (consulté le )
  8.  « Hommage à Charles Kleinberg, comédien et professeur de déclamation (1937-2013) » [archive], sur ΔΗΜΟΔΟΚΟΣ,‎  (consulté le )

Annexes

Revue de presse succincte
  • Important anniversaire pour Charles Kleinberg. Après un long passé de comédien, Kleinberg médite sur ses choix profonds, Luc Norin, La Libre Belgique du .
  • En période d'anniversaires ; Charles Kleinberg et Emile Verhaeren, Pierre Maury, Le Soir du .
  • Traité sur la tolérance, à l'XL, Voltaire, ce démocrate de choc, Jacques De Decker, Le Soir du .
  • Charles Kleinberg, Prix Adam de poèsie, Le Matin du .

Voir les commentaires

Rédigé par Last Night in Orient

Publié dans #Charles Kleinberg, #Poésie

Repost0

Publié le 17 Janvier 2018

Émile Adolphe Gustave Verhaeren, né à Saint-Amand dans la province d'Anvers (Belgique), le 21 mai 1855 et mort (accidentellement) à Rouen le 27 novembre 1916, est un poète belge flamand, d'expression française. Dans ses poèmes influencés par le symbolisme, où il pratique le vers libre, sa conscience sociale proche de l'anarchisme lui fait évoquer les grandes villes dont il parle avec lyrisme sur un ton d'une grande musicalité. Il a su traduire dans son œuvre la beauté de l'effort humain.

Poème A la Gloire du Vent - Emile Verhaeren. Il est inséré dans le recueil Les Villages illusoires, paru en 1895.

Sur la bruyère longue infiniment,
Voici le vent cornant Novembre ;
Sur la bruyère, infiniment,
Voici le vent
Qui se déchire et se démembre,
En souffles lourds, battant les bourgs ;
Voici le vent,
Le vent sauvage de Novembre.

Aux puits des fermes,
Les seaux de fer et les poulies
Grincent ;
Aux citernes des fermes.
Les seaux et les poulies
Grincent et crient
Toute la mort, dans leurs mélancolies.

Le vent rafle, le long de l'eau,
Les feuilles mortes des bouleaux,
Le vent sauvage de Novembre ;
Le vent mord, dans les branches,
Des nids d'oiseaux ;
Le vent râpe du fer
Et peigne, au loin, les avalanches,
Rageusement du vieil hiver,
Rageusement, le vent,
Le vent sauvage de Novembre.

Dans les étables lamentables,
Les lucarnes rapiécées
Ballottent leurs loques falotes
De vitres et de papier.
- Le vent sauvage de Novembre ! -
Sur sa butte de gazon bistre,
De bas en haut, à travers airs,
De haut en bas, à coups d'éclairs,
Le moulin noir fauche, sinistre,
Le moulin noir fauche le vent,
Le vent,
Le vent sauvage de Novembre.

Les vieux chaumes, à cropetons,
Autour de leurs clochers d'église.
Sont ébranlés sur leurs bâtons ;
Les vieux chaumes et leurs auvents
Claquent au vent,
Au vent sauvage de Novembre.
Les croix du cimetière étroit,
Les bras des morts que sont ces croix,
Tombent, comme un grand vol,
Rabattu noir, contre le sol.

Le vent sauvage de Novembre,
Le vent,
L'avez-vous rencontré le vent,
Au carrefour des trois cents routes,
Criant de froid, soufflant d'ahan,
L'avez-vous rencontré le vent,
Celui des peurs et des déroutes ;
L'avez-vous vu, cette nuit-là,
Quand il jeta la lune à bas,
Et que, n'en pouvant plus,
Tous les villages vermoulus
Criaient, comme des bêtes,
Sous la tempête ?

Sur la bruyère, infiniment,
Voici le vent hurlant,
Voici le vent cornant Novembre.

Le vent - Émile Verhaeren

Voir les commentaires

Rédigé par Last Night in Orient

Publié dans #Émile Verhaeren, #Le vent, #poésie, #Automne, #Novembre

Repost0

Publié le 6 Décembre 2017

La poésie est le meilleur remède pour guérir l'âme, mais elle ne nous accorde pas la vie éternelle.
La poésie est le meilleur remède pour guérir l'âme, mais elle ne nous accorde pas la vie éternelle.

La poésie est le meilleur remède pour guérir l'âme, mais elle ne nous accorde pas la vie éternelle.

Mario Scolas

Voir les commentaires

Rédigé par Last Night in Orient

Publié dans #poésie

Repost0