Cheikh Hamada
Publié le 18 Septembre 2009
Il est cité comme l'un des fondateurs du mouvement de musique raï. Mais il serait simpliste de penser cela. Il faudrait remonter à l'histoire des tribus zénètes, berbères et juives qui peuplèrent l’Algérie bien avant la conquête des Turcs et la colonisation française et le décret Crémieux, ensuite.
En fait, Cheikh Hamada est le chantre éternel du chant bédouin. Il a fait partie du bouillonnement musical de l'entre-deux-guerres (puisque le sort de l'Algérie était lié à celui de la France qui se remettait à peine de la Première Guerre mondiale. Ce poète hors pair a enclenché la citadinisation du Bédouin traditionnel. Phénomène majeur dans la musique maghrébine.
Il aura eu de son vivant révolutionné à lui seul la tradition musicale dans le genre bédouin et ce, en réussissant de façon magistrale à brosser la poésie citadine entre hadri, hawzi et aroubi.
Dans ses compositions, la gasba sera remaniée et à laquelle il lui apportera une touche propre à la région du Dahra, influençant ainsi le répertoire chaâbi qui entre sous sa férule, dans le mode bédoui.
Ami intime de Hadj M’hamed El Anka, autre artiste algérien de référence, ils avaient pour habitude, lors de dîners philosophiques avec les poètes, les musiciens comme Hadj Lazoughli, Hachemi Bensmir, Abdelkader El Khaldi, d'échanger, de travailler ensemble des qaçaïds (poèmes).
A son retour du Pèlerinage, le cheikh fut rappelé à Dieu le 9 avril 1968 après une courte maladie. Il avait consacré sa vie à la musique oranaise.