musiques tunisiennes

Publié le 3 Juin 2008

Dorsaf Hamdani (née le 6 juin 1975) est une chanteuse et musicologue tunisienne.

A l'âge de vingt ans, en 1995, elle participe à un festival célèbre à Amman et est récompensée avec une médaille. Elle poursuit des études en musicologie et obtient un DEA à l'Université Paris IV, la Sorbonne. Elle chante le répertoire traditionnel tunisien et arabe à l'étranger avec un timbre unique  et justesse, une technique de chant appréciable pour ne pas dire irréprochable et une sensibilité à fleur de peau. Dorsaf Hamdani a apparemment tout pour plaire.

La chanteuse nous semble, en effet, habituée à jouer sur les cordes sensibles d’un public nostalgique. Elle excelle, d'ailleurs, dans ce domaine: les Khalthoumyet, les Ismahinet, ainsi que les registres liturgiques. Elle sait varier les styles, tenter toutes les musiques, chanter plusieurs langues de plusieurs manières…Dorsaf Hamdani incarne la réinvention, dans la continuité, du répertoire des noubas tunisiennes.

Elle s’est produite le 6 août 2009 sur la scène du Festival de Hammamet, le public était au rendez-vous et pour la plupart il n’était pas déçu. Dorsaf a entamé la soirée avec un programme très riche et elle a enchanté son public par des reprises d’Asmahan, de Fairouz et de Oulaya... 

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Rédigé par Mario Scolas

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Publié le 23 Mai 2008

Mohamed Jamoussi (محمد الجموسي), (né le 12 juillet 1910 à Sfax - décédé le 3 janvier 1982 à Sfax) est un chanteur, compositeur, acteur et un brillant homme de lettres et de culture tunisien. Il est avec Hédi Jouini et Ali Riahi au panthéon de la chanson tunisienne et ses mélodies font régulièrement l’objet de reprises qui perpétueront son nom encore longtemps. Ennissa, Allah iayech ennissa (Que Dieu bénisse les femmes), c’est lui. Il fait partie de ces artistes convaincus que le rôle de l’art est de « montrer le chemin du bonheur où l’espoir existe ». Ses chansons qui chantent l’amour et la joie de vivre sont marquée au coin de cette philosophie. Il fait aussi partie de ces artistes qui ont forcé leur destin. Titulaire d’un certificat d’études en dessin industriel il commence par intégrer les équipes de la SNCFT avant de rencontrer Béchir Ressaïssi, fondateur de la première maison de disques tunisienne («Baidhaphone») qui l’emmène, en 1936, avec lui à Paris. Là, dans le Paris de l’entre-deux-guerres et celui du Front Populaire, où la chanson, l’opérette et le music-hall sont à leur apogée, là où il y a aussi, déjà une importante communauté maghrébine, il chante dans les cabarets puis à Radio Paris.

Biographie et évolution musicale

Né dans le giron d'une famille conservatrice, il effectue ses études primaires à l'école Kamoun[1]. Son certificat d'études primaires obtenu en 1926, il poursuit ses premières années d'études secondaires dans un collège de Sfax. Par la suite, il part pour Tunis suivre des études au lycée Émile-Loubet où il obtient un diplôme de mécanique et un certificat de dessin industriel. Il occupe alors un emploi dans la Société nationale des chemins de fer tunisiens en 1933. En ce temps-là, Jamoussi rêve de devenir artiste et d'aller se recueillir devant la tombe d'Alfred de Musset[1]. Il fait alors la rencontre Béchir Ressaïssi, fondateur de la première maison de disques tunisienne, qui lui propose de l'accompagner à Paris. Il y écrit et compose une chanson intitulée Biladi ya biladi mahlek ya biladi et s'inspire des grandes vedettes de la chanson européenne, Il liera d'amitié avec le chanteur marocain Houcine Slaoui. Après dix ans passé à Paris, il regagne la Tunisie en 1946[1] et compose pour ses collègues de la chanson comme Safia Chamia Ounchoudet Myriem (La chanson de Myriam) où il chante sept chansons composées par Ali Riahi[1] mais aussi pour des pièces théâtrales et des variétés télévisées. Au cinéma, il interprète le rôle principal du film.

« Dans mes chansons, j'aime trouver l'idée nouvelle qui traduit l'amour de la vie [...] Le rôle de l'artiste est de montrer le chemin du bonheur où l'espoir existe et où l'homme doit apprécier la paix et la tranquillité. »

Quelques années plus tard, il occupe la fonction de directeur artistique de l'Opéra d'Alger, de 1948 à 1951, tout en poursuivant sa carrière de comédien dans Nahad avec Youssef Wahby, sorti au Caire le 24 avril 1952, ou encore Dhalamtou rouhi[1]. Il encadrera aussi la chanteuse Noura qui s'imposera très vite comme l'une des plus grandes chanteuses algériennes de l'époque. Avec la révolution de l'été 1952, il quitte l'Égypte et se rend en Europe où il joue dans des films italiens et indiens[1]. Après l'indépendance de la Tunisie, dans les années 60, il rentre au pays où ses apparitions publiques ne se font qu'à l'occasion des concerts officiels organisés le plus souvent par  Radio Sfax.

Durant sa vie de migration, sa poésie et ses chansons continuent de chanter l'amour, l'espoir et la joie de vivre. Il publie également deux recueils de poésie en français, Le jour et la nuit et L'aube, et ses mémoires où il évoque ses souvenirs avec les grands artistes arabes qu'il avait connus dont Mohammed Abdel Wahab et  Youssef Wahby[1].

En 2010, paraît une ouvrage intitulé Mohammed Jammoussi : Une Vie pour l’Art, de Lassaad Kria (Editions Ennejma Ezzahra, 208 page + 69 illustrations, ISBN978-9973-36-028-1)

Publié dans le cadre de la célébration du centenaire de la naissance de Mohamed Jammoussi (1910-1982), ce livre, en langue arabe) propose la biographie la plus complète et la plus exhaustive à ce jour, de cet artiste pluriel ( chanteur, parolier, compositeur, joueur de oud , acteur et poète) qui a marqué l’histoire de la musique tunisienne contemporaine , avec une œuvre variée et empreinte de beaucoup d’originalité. En outre, ce livre présente pour la première fois aussi, une quantité importante de données factuelles et de documents, sur la parcours artistique de Jammoussi, pas seulement en tant que musicien, mais aussi en tant qu’acteur de cinéma, de producteur radio et télévision et d’homme de plume ; l’auteur, Dr. Lassaad Kria chercheur et musicologue, ne se contente pas de présenter ces données de première main qu’il a collectée avec beaucoup de patience , mais les soumet à une analyse rigoureuse. C’est ainsi que ce livre propose nombre d’éclairages et de contributions analytiques sur l’œuvre de M.Jammoussi ; (aspects de sa chanson, tendances et thématiques de ses chansons de Jammoussi. (prix 17 dt)

Disparu en 1982 à l’âge de 72 ans, il laisse un répertoire que le public reprend en choeur, toutes générations et toutes origines confondues.

  • Ala Allah (على الله)
  • Ala chatt ennil (على شط النيل)
  • Ala jalek sahert ellil (على جالك سهرت الليل)
  • Ala khaddek (محلى خدك)
  • Allah maàana (الله معانا)
  • Almaktoub (اما لمكتوب)
  • Asl ezzine (أصل الزين)
  • Balek tensani (بالك تنساني)
  • Cavallero (كافالييرو)
  • Chaàlou leftila (شعلوا لفتيلة)
  • Chouay chouay (شوية شوية)
  • Ekouini (إكويني)
  • El azoul (العزول)
  • El fen el fen (الفن الفن)
  • Elli omrou ma chaf ezzine (اللي ما عمرو شاف الزين)
  • En kan nassibi (إن كان نصيبي)
  • Ennessa (النساء)
  • Essamra (السمراء)
  • Ezzargua (الزرقاء)
  • Fatma (فاطمة)
  • Fatma wa hmada (فاطمة وحمادة)
  • Fi ouyoun el bedouiya (في عيون البدوية)
  • Fi ouyounek nar (في عيونك نار)
  • Galbi elli khdhitih (قلبي اللي خذيتيه)
  • Ghanni chwaya (غني شوية)
  • Ghanni ya asfour (غني يا عصفور)
  • Hajina wjina (حجينا وجينا)
  • Hbiba ya hbiba (حبيبة يا حبيبة)
  • Hlioua hlioua (حلوة حلوة)
  • Hobbi ya nar (حبي يا نار)
  • Houriya (حورية)
  • Houriya jaya mel janna (حورية جاية من الجنة)
  • Ih walla lala (إيه ولا لالا)
  • Jamal ellil (جمال الليل)
  • Jana ellil (جانا الليل)
  • Kahouaji (قهواجي)
  • Kelmet enhebbek chouya (كلمة نحبك شويا)
  • Khalli nchouf hnaya (خلي نشوف هنايا)
  • Khatoua khatoua (خطوة خطوة)
  • Ki jitina (كي جيتينا)
  • Koumi ya arbiya (قومي يا عربية)
  • Lamouni li ghamouni menni (لاموني اللي غاروا مني)
  • Lahn elwoujoud (لحن الوجود)
  • Lamma choft elkoun b'aini (لما شفت الكون بعيني)
  • Lemmima (لميمة)
  • Ma bin essamra wel bidha (ما بين السمرا والببضة)
  • Maaloum (معلوم)
  • Maàraftech ya soud el ain (ما عرفتش يا سود العين)
  • Mahla foshet ellil (محلى فسحة الليل)
  • Mambou (مامبو)
  • Manich sakran (مانيشي سكران)
  • Nhebbou nhebbou (نحبو نحبو)
  • Nouhi w'nini (نوحي وأنيني)
  • Orgossi wghanni (ارقصي وغني)
  • Rihet leblad (ريحة لبلاد)
  • Saadi saadi b'bent el am (سعدي سعدي ببنت العم)
  • Sanet eydik (صنعة ايدك)
  • Sbaya w'zin (صبايا وزين)
  • Siri al fajr (سيري ع الفجر)
  • Temchi bessalama (تمشي بالسلامة)
  • Teroui el atchan mayet zaghouan (تروي العطشان مية زغوان)
  • Wahda wahda (وحدة وحدة)
  • Weld elbedouia (ولد البدوية)
  • Winek ya ghali (وينك يا غالي)
  • Winou asfouri (وينو عصفوري)
  • Ya azizati taali (يا عزيزتي تعالي)
  • Ya flouket lebrour (يا فلوكة لبرور)
  • Ya hbibi fi ghiyabi (يا حبيبي في غيابي)
  • Ya heloua ya samra (يا حلوة يا سمرا)
  • Ya mohamed ehna shabek (يا محمد احنا اصحابك)
  • Ya om el kamis (يا ام القميص)
  • Ya rit ennass (يا ريت الناس)
  • Yfarrejha el maoula (يفرجها المولى)

Hommages à l'artiste

  • À Sfax, une rue et un complexe culturel portent son nom et, en 2000.
  • La Poste Tunisienne édite un timbre-poste d'une valeur de 1 dinar à son effigie.
  • Lassâad Zouari lui rend hommage Lors du festival international de Carthage 2010 en présentant une centaine de chansons que Jammoussi a produit tout le long de sa carrière dans les quatre pays où il a vécu : France (Paris), Algérie, Egypte et Tunisie.


Références pour cet article

↑ 1,0 1,1 1,2 1,3 1,4 1,5 1,6  Tahar Melligi, « Mohamed Jamoussi, le plus romantique des romantiques », La Presse de Tunisie, 30 juillet 2007
http://www.ardes.tunet.tn/ardes/doc/jammousi.pdf

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Rédigé par Mario Scolas

Publié dans #Mohamed Jamoussi, #Musiques tunisiennes, #Sfax

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Publié le 13 Avril 2008

Fawzi Chekili

Fawzi Chekili, (Né à Kélibia en 1950) est musicien, compositeur et pédagogue tunisien. Il joue principalement de la guitare, du piano et du Oud. Je le définirai comme musicien de style Malouf-funk .

Biographie et évolution musicale

Fawzi Chekili se passionne très jeune pour le jazz qu’il découvre en Angleterre où il vit deux années au début des années 70. Il est aujourd’hui musicien professionnel et enseignant à Tunis, actif sur la scène locale et internationale.Il a à son son actif une dizaine d'enregistrements.

Sa musique à pour source le jazz avec ses harmonies et son phrasé et demeure largement ouverte à diverses influences ethno-culturelles en particulier à la chaleur des modes maqâm tunisiens et rythmes arabo-andalous.

Fawzi Chekili étudie la Littérature anglaise à l’Université de Tunis, il apprend la guitare, le piano et le oud en autodidacte. Il met au point le Udgé un instrument reprenant les caractéristiques du luth arabe et de la guitare.

En 1992, il effectue une tournée en Tunisie avec le tromboniste américain Glenn Ferris

Plus tard, entre 1979 et 2007, il joue plusieurs concerts au Festival international de Carthage mais aussi au Festival de la médina de Tunis en 1996, au Tabarka Jazz Festival entre 1997 et 2005 et au Festival international de Hammamet en 2003.

En mars 2004, il s'associe à la création d'une école de jazz au sein du Centre des musiques arabes et méditerranéennes.

En juin 2005, Il obtient en 2005, le "prix special du jury" à l'INTERNATIONAL MASSIMO URBANI AWARD à Camerino en Italie.

Production discographique
1976 : Alech

1987 : Carthago

1988 : Découvertes 88

1994 : Taqasim (enregistré aux Pays-Bas et en Tunisie)

  • Miko Aleksic (guitare basse)

  • Johan Vermuyen (ténor et soprano de saxophone)

  • Riki Ristelic (batterie et percussions)

  • Herman Wolters (claviers)

  • Fawzi Chekili (guitare, udgé et claviers)

  • Imed Bradii (accordéon)

  • Nabil Ouerghi (basse)

  • Habib Samandi (percussions)

  • Samir Soltana (batterie)

1996 : Coups de théâtre (compilation de compositions ou arrangements pour le théâtre et le cinéma tunisien)

  • Beckie Bouvier (chant)

  • Nebil Ouerghi (chant)

  • Karima Ben Amara (chant)

  • Hichem Badrani (nay)

1998 : Bédouine (projet austro-tunisien)

  • Oliver Kent (piano)

  • Heimo Wiederhofer (batterie)

  • Werner Feldgrill (basse)

  • Fawzi Chekili (guitare, udgé et claviers)

  • Habib Samandi (percussions)

  • Youssef Chaouali (accordéon)

»2000 : Anfass (projet belgo-tunisien)

  • Fawzi Chekili (guitare acoustique, oud et darbouka)

  • Alain Pierre (guitare classique)

  • Steve Houben (saxophone et flûte)

  • Hichem Badrani (nay, darbouka, vocal et oud)

2005 : Echihem (enregistré à Rome)

  • Pietro Iodice (batterie)

  • Pino Iodice (piano acoustique)

  • Youssef Chawali (accordéon)

  • Gianluca Venzi (contrebasse)

  • Paolo Inarella (ténor et soprano de saxophone et flûte)

  • Fawzi Chekili (guitare et oud)

 

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Rédigé par Mario Scolas

Publié dans #Musiques tunisiennes, #Jazz

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