Tarantella del Gargano

Publié le 9 Juillet 2013

Tarantella del Gargano
Tarantella del Gargano

Cette belle chanson populaire est une tarentelle qui puise son origine à Foggia au sud de l'Italie Nous remarquons ce rythme très spécial, à la fois hypnotique quand il est lent, et endiablé quand il est rapide. Cette musique est sensé entrainer les jeunes filles piquées par une tarentule dans une danse à but thérapeuthique. 

Cette transe sont des clés importantes pour comprendre la manière dont le rituel de la tarentelle interagit dans le monde social. De nombreux  jeunes artistes, groupes et musiciens de renom continuent de garder ce patrimoine musical très vivant. La musique est certes très différente, mais procure les mêmes effets hypnotiques, surtout quand les gens sont exposés au rythme pendant une longue période de temps.

Cette chanson a été utilisé pour des traitements des patients atteints de certaines formes de dépressions et d'hystérie, et ses effets sur le système endocrinien fait l'objet de recherche scientifique

Ce morceau date d'après mes recherches date du XVII° siècle.

Comma dei fari pi ama' 'sta donni? 
Di rose dee fari 'nu bellu ciardini. 

'Nu bellu ciardini
di rose dee fari 'nu bellu ciardini
'ntorni d'intorni lei annammurari. 

Lei annammurari
'ntorni d'intorni lei annammurari
di prete preziosi e ori fini 
a mezzo ce la cava 'na brava funtani.

'Na brava funtani
a mezzo ce la cava 'na brava funtani
e ja ja fa' corri l'acqua sorgentivi.

L'acqua sorgentivi
e ja ja fa' corri l'acqua sorgentivi 
'ncoppa ce lu mette n'auciello a cantari. 

N'auciello a cantari
'ncoppa ce lu mette n'auciello a cantari
cantava e repusava bella dicevi.

Repusava bella dicevi
cantava e repusava bella dicevi
pi voi so' addivintato n'auciello 
pi' fareme 'nu sonno accanto a voi bella madonna. 
Me l'ha fatto annammura' 
la cammenatura e lu parla' 
si bella tu nun ci jve 
annammura' nun me facivi
me l'ha fatto annammura' 
la cammenatura e lu parla'.

Pure la cammenatura e lu parla'
me l'ha fatto annammura'
la cammenatura e lu parla'
si bella tu nun ci jve
annammura' nun me facivi.
A voie llì, a voie llì, a voie llà.

E sta 'ncagnata che vuo' da me? 
mammeta lu ssape e lo vuo' dice pure a te.
Ah! pinciuè
sta 'ncagnata che vuo' da me? 
mammeta lu ssape e lo vuo' dice pure a te.

Ah pinciuè 
sta 'ncagnata che vuo' da me? 

 

Rédigé par Mario Scolas

Publié dans #musiques italiennes, #transe, #Tarantella del Gargano, #Sardaigne

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C
Bonjour Mario ! Magnifique vidéo ! J'aime beaucoup Arpegiatta, j'ai presque tous leurs cd (pas Tarentella). Sur Fr.Musique il y a eu des rediff. de "Dans l'Air du Soir" les 12, 13, 14 août sur le thème "Tarentelle" : très bonnes émissions de François-Xavier Szymczak. <br /> Bravo pour toutes les infos que tu nous donnes !
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C
Tu peux aller sur le site de France Musique, chercher l'émission et la podcaster. Facile. C'est ce que j'ai fait !
M
Bonjour Catherine, j'essayerai à l'occasion de retrouver cette version du mois passée, si elle existe en version officielle ou en écoute en streaming....Merci encore de me le signaler...j'adore aussi !
C
une bonne découverte, merci.<br /> @mitié
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L
<br /> On peut dire que cette «<br /> Tarantella »  a deux âmes :<br /> La première âme est<br /> sensuelle, pudique, une dance d’approche ; homme et femme manifeste un désir, une attirance, tout en pudeur.<br /> Le rythme est joyau,<br /> vivante, on dance au son du tamburello (tambourin), organetto ( ), chitarra (guitare à la française), violino (violine), castagnette (castagnettes), dans un cercle de gens ont dit ” ronda »,<br /> pendant les occasions festives.<br /> Au même temps « la<br /> pizzica pizzica » était une “tarentelle de guérison” pour traiter la possession, vrai ou présumés, déclenchée par la piqûre de la tarentule. Le même terme « pizzica » (piquète), rappelle alors la<br /> morsure de la tarentule qui, avec son poison, force à danser pendant des heures et des jours, les malheureux qui ont été piqués.  http://sudanzare.wordpress.com/francaise/danses-traditionnelles-du-sud/<br />
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L
<br /> <br /> <br /> <br /> <br /> Il y a plus de vingt ans, l’ethnologue Ernesto de Martino dans un beau livre intitulé La Terre du remords, décrivait des pratiques étranges qui étaient encore vivantes<br /> après la dernière guerre dans la région des Pouilles, en Italie du Sud, auxquelles il donna le nom de tarentisme. Ce terme était forgé sur celui de tarentule, nom d’une araignée dont<br /> l’esprit, croyait-on, possédait tous ceux qui se disaient mordus par l’insecte, le plus souvent des femmes. Les victimes étaient en proie à une grande agitation qui ne s’apaisait qu’au<br /> terme d’exorcismes exécutés par la collectivité et dans lesquels la danse et la musique, en l’occurrence la tarentelle, jouaient un rôle capital. Rite de possession ou thérapie musicale<br /> explicables par le statut des femmes en Italie du Sud ? En présentant une documentation remarquable sur les danses de l’argia célébrées en Sardaigne, Clara Gallini<br /> dépasse la problématique de De Martino, trop lice à celle du Mezzogiorno, terre des laissés pour compte du développement.<br />      Pour beaucoup d’aspects, les cérémonies de l’argia – nom local d’une araignée, le Lactrodectusdont la morsure est<br /> venimeuse – s’apparentent au tarentisme apulien et témoignent d’un fonds archaïque ou païen commun aux pays méditerranéens. Comme dans la région des Pouilles, la musique et les<br /> chants servent de thérapie pour apaiser les douleurs et l’angoisse de la victime. Mais en Sardaigne, la présence d’autres éléments rituels et symboliques font de l’argia une<br /> cérémonie un peu différente. Contrairement à ce qui se passe dans les Pouilles, les victimes sont surtout des hommes, ce qui infirme les interprétations sociologiques de De Martino ;<br /> la « panification » du possédé dans un four chauffé aux sept sarments de vigne, son ensevelissement dans le fumier à l’exception de la tête, son accouchement symbolique, son<br /> retour dans le lieu de la morsure, le travestissement du malade ou de ceux qui constituent le corps exorciste, sont autant de thèmes qui caractérisent les rituels sardes.<br />      Clara Gallini a enquêté pendant plusieurs années sur une cérémonie qui n’était plus pratiquée depuis 1948. Malgré cette difficulté, elle a réussi à<br /> reconstituer à l’aide de ses informations, toute la complexité d’un rite de bergers sardes, qui n’est ni une thérapie ni une fête mais qui relève des deux ordres, tant il est vrai que ses<br /> racines plongent dans un univers où la dérision, la douleur et le rire se côtoient, jusqu’à se confondre, comme Bakhtine l’a si bien décrit, en parlant sur Rabelais.<br />      L’araignée Lactrodectus est bien réelle et sa piqûre provoque des douleurs intenses, des crampes abdominales, et un état de profonde<br /> dépression, symptômes qui durent trois jours. Mais ces symptômes sont interprétés par les paysans sardes comme la conséquence d’une possession car lesargia incarnent l’âme<br /> d’un mort ou d’un enfant. La guérison passe nécessairement par l’identification de l’argia, tâche que seul l’exorcisme peut accomplir. La victime ou son entourage, selon les cas,<br /> reconnaissent dans la musique, dans les couleurs, dans les vêtements et dans la danse, le statut de l’esprit responsable des troubles : l’argia peut être une<br /> « femme nubile », une « parturiente », une « veuve », une « femme de mauvaise vie », parmi d’autres rôles possibles et stéréotypés.<br />      L’exploration musicale est indispensable pour arriver à l’identification. Ainsi, comme dans les cultes de possession d’origine africaine, patient ou<br /> collectivité selon les régions, cherchent le rythme approprié et les paroles qui s’y rattachent ; lorsque le malade, dans un grand éclat de rire, annonce qu’il a trouvé son argia,<br /> l’esprit démasqué cède aux supplications ou aux menaces des hommes et s’éloigne de sa victime et du village.<br />      Si les cérémonies de l’argia rappellent les fêtes de Carnaval, par leur dimension érotique et par son caractère ludique, elles ont aussi un but<br /> thérapeutique. Les psychiatres Giovanni Jervis et Michele Risso, auteurs d’un texte situé en annexe, expliquent que les douleurs abdominales des victimes, fussent-elles des hommes,<br /> deviennent des douleurs d’enfantement ; par ailleurs, l’angoisse profonde ressentie par tous ceux qui ont été mordus par le Lactrodectus, cède à la joie et au<br /> rire.<br />      Comme les fêtes qu’il décrit, ce Livre est joyeux et passionnant. Outre l’étrangeté que représente ce rite de possession en pays chrétien, le lecteur<br /> découvrira à travers les différents types de conjurations, une poésie populaire qui aurait enchanté les surréalistes.<br /> <br /> <br />      Carmen Bernard, La Quinzaine littéraire, 1er juin 89<br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br />
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