Noura : la première chanteuse algérienne au statut de star !

Publié le 8 Avril 2008

Noura, (née Fatima Zohra Badji, en 1942 à Cherchell en Algérie - ) est une chanteuse algérienne.

Participant activement à la rénovation de la chanson algérienne, elle est  également la première chanteuse qui a bénéficié du statut de star part des thèmes proches à tous les Algériens en  interprétant le thème de  l’exil (ghorba) avec Gal el Menfi (le banni), que le thème de l'amour avec Houa, houa (lui, lui) et en exploitant différents registres des folklores régionaux. Elle est la première chanteuse maghrébine à obtenir un disque d'or au début des années 70. 

 

Biographie et évolution musicale

C’est à Cherchell, l'antique Césarée de Maurétanie (qui fut une des plus importantes cités du littoral occidental de l'Afrique du Nord particulièrement à l'époque romaine) en 1942 que voit le jour Fatima au sein d'une famille nombreuse. Elle a été confrontée très jeune à la séparation de ses parents et abandonner sa scolarité qu'elle suivait en Français et en Arabe pour se lancer dans la vie active pour aider sa mère.

Dans les années 1950, Fatima est engagée à Radio Alger qui cherchait de nouveaux talents pour animer une émission destinée aux enfants et se fait repérer en interprétant des pièces de théâtre et des opérettes (Amari Maâmar lui offre à cette époque la chanson El ouarda souda écrite par Saïd Hayef) : elle chantera notamment sous la direction de cheikh Mustapha Skandrani dont on retient également de lui sa virtuosité au pianoriental.

Grâce à Mohamed Jamoussi et à Mahboub Bati, elle deviendra très vite une vedette de la chanson algérienne. 

Elle se mit à apprendre tous les airs anciens des répertoires kabyle, oranais, aurésiens, andalous et sahariens pour élargir son éventail de répertoires. Elle s'adonnait des années durant à ce travail de recherche et de découvertes, aidée par son époux Kamal Hamadi.

Elle tient un rôle dans une opérette intitulée ana el warqa el meskina (je suis une pauvre feuille) écrite par Mustapha Kechkoul, (1913-1991) discothécaire de Radio Alger bien introduits dans le cercle musical algérois et composée par Mustapha Skandrani. Cette chanson éponyme sera reprise, plus tard, par Lili Boniche en France et plus tard par Hamidou.

 


Le poète Sid Ahmed Lakehal, ravi par sa prestation, dit spontanément : « Noura, vous avez été magnifique ! » et le pseudonyme est né.

Encadrée par Mohamed Jamoussi qui occupait la fonction de directeur artistique de l'Opéra d'Alger et le grand parolier-musicien Mahboub Bati, Noura s'imposera très vite comme l’une des plus grandes chanteuses algériennes de l'époque.

En compagnie de nombreux artistes et à l’invitation de la maison de disque Teppaz, elle part pour Paris en 1959 pour une série d'enregistrements. Elle épouse la même année l'auteur compositeur interprète Kamel Hamadi, rencontré à Radio Alger. Ce dernier fut le plus prolifique de tous les artistes avec des  chansons écrite est composées pour de nombreux chanteurs aussi bien en Kabyle qu'en Arabe.  Cette rencontre est effectivement un  nouveau tournant pour la carrière de Noura qui commence sa collaboration également avec El Habib Hachelaf qui adaptera pour elle la chanson traditionnelle, Ya rabi Sidi (Ô Mon dieu)., Kamel Hamadi compose la musique de cette oeuvre qui devient célèbre. Cette dernière comme d’autres de son répertoire, répercute les préoccupations des femmes algériennes : Dans le cas de Ya rabi Sidi , c’est une mère qui se plaint du mariage de son fils avec une « Roumia » (Française). Noura s’intéresse aux thèmes traditionnels du mariage avec Mebrouk el aêrs (félicitations à l'occasion du mariage) et Ya Bnet el Houa (les filles du quartier), ou encore l'amour filial d’une mère pour son fils avec Ya bni (Mon fils).

Cheikh Ahmed Wahby lui composera du Asri (style moderne oranais) et son époux Kamel Hamadi, des chansons Kabyles comme Rebbi ad isahel (Dieu nous aidera), qu'ils chanteront ensemble. Elle incarnera avec son mari, à la ville comme à la scène, le duo de la chanson algérienne des années 1960.

En 1965, elle fera également un album tout en français où elle interprète Une vie, écrite par Michel Berger (à l'époque de Salut les copains où il commence à se faire connaître et Paris dans mon sac de Kamel Hamadi.

Après 1962, elle retourne vivre et à travailler en Algérie, mais continue de faire la navette entre son appartement d'Alger et celui de Saint-Michel où elle fréquente de nombreux artistes français de l'époque comme Juliette Greco.

En 1971, c'est en compagnie du chantre et fabuliste kabyle Slimane Azem, qu’elle reçoit son disque d'or pour plus d'un million de disque vendus chez Pathé Marconi. C’est la première fois que des artistes maghrébins sont distingués pour leur vente en France.

Elle vit actuellement entre la France et son pays natal.

Pendant des années, elle fut sans conteste la représentante incontournable de la chanson algérienne. 


Liens     internet

Rédigé par Mario Scolas

Publié dans #Musiques algériennes

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L
<br /> Noura al jazairia a bien montrer a travers ses chansons le rôle de la chanson traditionnelle comme marqueur d’identité culturelle.<br /> elle nous chante la réalité de la vie algérienne,et surtout le sujet de l'immigration que parfois des hommes ont passé toute une vie en France ou en Europe sans retourner dans leurs pays natales<br /> suite a des circonstances particulières ...<br /> <br /> Elle nous ouvre les yeux sur ce phénomène a travers ses paroles et sa musique en évoquant ces souffrances, et ces faits comme la fameuse chanson gal el menfi et aussi ya rabbi sidi , blak blak بلاك<br /> بلاك<br /> <br /> Tous ces sujets lui ouvre de nouveaux horizons, lui permettant notamment d’utiliser sa superbe texture vocale de façon plus libre et expressive,Puisant sa matière première dans le répertoire des<br /> chansons traditionnelles,<br /> <br /> <br />
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