jorge luis borges

Publié le 21 Février 2018

Penser, c’est oublier des différences, c’est généraliser, abstraire.

Jorge Luis Borges

Borges et la mémoire: un voyage à travers le cerveau humain.

 

L'oubli trouve de nombreuses origines, pas toujours pathologiques, et l'oubli n'est pas toujours mauvais en soi. Preuve de ceci est le message d'une histoire de Jorge Luis Borges, Funes ou la Mémoire, qui raconte l'histoire d'un homme  d'Ireneo Funes, Uruguayen doté d'une mémoire infaillible après une chute de cheval, capable de se rappeler toutes les expériences et les événements de sa vie passée, tous les gens qu'il avait connus, tous les endroits qu'il avait visités. Loin d'être une bénédiction, un tel souvenir était un enfer pour Funes, car il interférait avec sa capacité à penser et à raisonner, en évoquant constamment des souvenirs multiples et non pertinents dans son esprit. 

Le protagoniste souffre d'hypermnésie, symptôme du syndrome du sage et, si l'on considère le rêve comme un débogueur de souvenirs, en ne dormant pas nous n'éliminons pas les souvenirs; c'est-à-dire que nous n'avons pas la capacité d'oublier beaucoup de choses avec lesquelles nous ne pourrions pas vivre si nous nous en souvenons tous les jours.

Comment est-ce possible?

Heureusement, le cerveau humain n'est pas aussi puissant que celui de Funes pour stocker des souvenirs. Les quatre-vingts milliards de neurones du cerveau et les multiples connexions qui s'établissent entre eux lui confèrent une capacité de mémoire beaucoup plus grande que celle que nous exerçons, car si nous le faisions, nous pourrions avoir des problèmes de penser et de raisonner normalement, sans interférence. Même quand nous sommes jeunes et en bonne santé. C'est parce que le cerveau a des mécanismes qui agissent comme un frein pour empêcher la mémoire d'être chargée d'informations non pertinentes. Ces mécanismes sont basés sur des protéines - les enzymes phosphatases - qui entravent la formation ou le renforcement des connexions neuronales qui constituent le support physique de la mémoire. Mais, même avec ce frein, il y a beaucoup de choses dont nous nous souvenons.

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Rédigé par Last Night in Orient

Publié dans #Souvenirs, #Psychologie, #Jorge Luis Borges, #Littérature, #Psychiatrie, #1942, #Neuroscience,

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