jazz afro-cubain

Publié le 5 Septembre 2021

Chucho Valdés (né le 9 octobre 1941 à Quivicán, province de La Havane) est un compositeur, pianiste de jazz cubain. Il est le fils de Bebo Valdés.

En 1973, il fonde le groupe Irakere qui est le premier groupe cubain à gagner un prix Grammy (en 1980). Il a publié 31 albums, dont 5 ont reçu des prix Grammy et 14 nominations. Il a reçu plusieurs distinctions dont un doctorat honoris causa de l'université de Victoria (Canada) et un autre de l'Institut supérieur des arts de La Havane. Comme son père, il est associé au courant du jazz afro-cubain et fut qualifié de « Mozart cubain »1.

Tout au long d'une carrière de plus de 60 ans, à la fois à la tête de ses orchestres et comme soliste, il a distillé des éléments de la tradition musicale afro-cubaine, du jazz, de la musique classique et du rock dans un style très personnel2. Ses arrangements très innovateurs de thèmes populaires ont également contribué à l'essor de la musique cubaine contemporaine3.

Chucho Valdés est né le 9 octobre 1941 à Quivican, province de La Havane à Cuba., le pianiste, compositeur, professeur de musique, arrangeur musical et directeur de groupe a commencé sa formation musicale dès l'enfance, à la maison, sous l'influence de son père "le grand Bebo Valdés", et de sa mère, Pilar Rodríguez, professeur de piano et chanteur. A l'âge de 3 ans, il jouait déjà les mélodies qu'il entendait à la radio au piano, à l'oreille, avec les deux mains, dans n'importe quel ton. L'environnement musical de la famille lui a permis d'entrer avec aisance dans la connaissance des styles et genres musicaux les plus divers.

 

Etudes

À l'âge de cinq ans, il reçoit des cours de piano, de théorie et de théorie musicale avec le professeur Oscar Muñoz Boufartique, études qui ont abouti au Conservatoire municipal de musique de La Havane à l'âge de quatorze ans.

Il perfectionne ses connaissances en cours particuliers avec Zenaida Romeu, Rosario Franco, dont il considère les influences comme importantes dans sa formation musicale.

Il étudie l'harmonie avec Federico Smith et Leo Brouwer, dont il reçoit également des cours de contrepoint et d'orchestration4.

Il est diplômé de l'Université des Arts, ISA à La Havane5.

Activité professionnelle

Il commence dans le cabaret chic dont son père qui est alors directeur artistique, le Tropicana à La Havane. « Il fallait savoir tout faire », raconte-t-il, « Le même soir, accompagner les vedettes de passage, Sarah Vaughan, Nat King Cole, les solistes de jazz, Woody Herman, Milt Jackson, puis passer à De Falla pour un tableau classique et finir avec une fantaisie brésilienne d’Ary Barroso. »6.

Choisissant de rester à Cuba, à la différence de son père qui quitte l'île avec l'arrivée du régime castriste, il constitue ensuite différents groupes, notamment le Orquesta Cubana de Música Moderna, puis le groupe Irakere. Ce groupe de jazz latino est remarqué6. C’est le premier groupe cubain à remporter un Grammy Award.

Chucho Valdés est sélectionné en 1972 parmi les cinq meilleurs pianistes de jazz au monde, par un jury composé de Duke Ellington, Dave Brubeck, Miles Davis et Count Basie7.

Il réalise également plusieurs enregistrements seul au piano, dont en 1986, le disque Lucumi. Il réussit à imposer le jazz, musique yankee et les sources nègres de cette musique, à Cuba, et, en même temps, à imposer le groupe Irakere dans le monde entier8. Depuis quelques années, il mène un quintette, les Afro-Cuban Messengers, dont la composition se renouvelle régulièrement.

Le 16 octobre 2006, Chucho Valdés est nommé Ambassadeur de bonne volonté9 de l’Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO).

En 2009, le pianiste havanais marie son piano aux mélismes de la chanteuse Concha Buika dans un album nommé El Ultimo Trago (la dernière gorgée) conjuguant leurs talents dans un hommage à la chanteuse mexicaine Chavela Vargas1011.

Il publie en 2013 Border-Free, introduisant dans son quintette le contrebassiste Gastón Joya, et le batteur Rodney Barretto. S'y ajoutent aux congasYaroldy Abreu, aux batás Dreiser Durruthy, la chanteuse Concha Buika et le trompettiste Roy Hargrove8. Et la présence du saxophoniste Branford Marsalis sur trois titres6.

Discographie partielle

  • Irakere (1978)
  • Lucumi (1986)
  • Solo Piano (1991)
  • Bele Bele en La Habana (1998), Blue Note
  • New conceptions (2003)
    • La Comparsa (6 min 56 s)
    • You Don't Know What Love Is (8 min 45 s)
    • Los Guiros (5 min 50 s)
    • Nanu (4 min 45 s)
    • Solar (11 min 24 s)
    • Sin Clave Pero Con Swing (8 min 27 s)
    • Homenaje a Ellington (11 min 06 s)
  • Jazz Batá (2007)
    • Irakere (8 min 53 s)
    • Son n° 2 (10 min 29 s)
    • Neurosis (6 min 00 s)
    • Laureen (7 min 16 s)
    • Palia (6 min 19 s)
    • Tema de Chaka (6 min 49 s)
    • Rabo de Nube (7 min 02 s)
    • Zanaith (8 min 52 s)
    • Son Para Leyanis (5 min 50 s)
    • Claudia (10 min 00 s)
  • Tunis Sessions (2007)
    • Canción Al Mejor (5 min 7 s)
    • Silver Star (7 min 27 s)
    • Habanera Sola (5 min 53 s)
    • La Sombra de tu Sonrisa (6 min 2 s)
    • Pasada las 12 (6 min 41 s)
    • Summertime in Algeria (5 min)
    • Balada Para Trompeta # 1 (5 min 54)
    • A Bailar El Cubanco (5 min 02)
    • Blues 1080 (5 min 36)
    • Cumbia Dominque (4 min 26)
    • Boda de Oro (5 min 53)
  • Juntos Para Siempre (2008), (Bebo Valdés et Chucho Valdés en duo), Calle 54/Sony
  • Chucho's Steps (2010)
  • Border-Free (2013)
  • Jazz Batá 2 (2018)

Notes et références

  1.  Emilien Lacroix, « Chucho Valdés, roi du jazz cubain » [archive], sur Le Point,  (consulté le )
  2.  (es) « Chucho Valdes Academy » [archive], sur Chucho Valdes Academy(consulté le )
  3.  « Chucho Valdes » [archive], sur www.planete-jazz.com (consulté le)
  4.  (es) « Chucho Valdés - EcuRed » [archive], sur www.ecured.cu (consulté le )
  5.  (es) « Chucho Valdés - EcuRed » [archive], sur www.ecured.cu (consulté le )
  6.  Revenir plus haut en :a b et c Libération 6 mai 2013
  7.  (es) « Chucho Valdés - EcuRed » [archive], sur www.ecured.cu (consulté le )
  8.  Revenir plus haut en :a et b Le Monde 7 mai 2013
  9.  Chucho Valdés [archive], sur le site de la FAO www.fao.org
  10.  (es) « Chucho Valdés » [archive], sur CiberCuba (consulté le)
  11.  Last Night in Orient- LNO ©, « En el último trago (de José Alfredo Jiménez avec la collaboration de Chucho Valdés) · Buika » [archive], sur Last Night in Orient (consulté le )

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Publié le 1 Septembre 2021

Le latin jazz ou jazz latino est une branche du jazz qui puise ses racines dans la fusion des rythmes et des formes originales de la musique latine, en particulier cubaine et brésilienne, avec des éléments de jazz. Sa conformation en tant que sous-genre défini se produit en 1943 avec l'émergence du jazz afro-cubain1 et des années plus tard avec la création de la bossanova en 19572. Cependant, l'influence de la musique latine sur le jazz est présente depuis les débuts du jazz. Au fil du temps, le jazz latin s'est enrichi d'influences musicales de l'Argentine, de Porto Rico, République dominicaine, Venezuela, Colombie et le reste de l'Amérique latine.Le terme a été inventé par le trompettiste Jerry Gonzalez dans les années 19603, soit bien plus tard que la naissance de cette musique. Mais, en général, toute la culture générée par le jazz original est issue d'un métissage culturel, avec sa propre musique résultant de la fusion d'autres genres musicaux4.

Les deux catégories principales en sont le latin jazz brésilien et le latin jazz afro-cubain.

Notes et références

  1.  « Le Jazz Afrocubain » [archive], sur Musiques et danses cubaines par JulienSalsa,  (consulté le 28 août 2021)
  2.  Encyclopædia Universalis, « LATIN JAZZ » [archive], sur Encyclopædia Universalis (consulté le 27 août 2021)
  3.  Jerry Gonzalez: Sketches from Spain. Jazzman no 138, août 2007, p. 40
  4.  Revenir plus haut en :a et b Peter Clayton et Peter Gammond, Guía alfabética de los nombres, los lugares y la gente del jazz, MAdrid, Taurus,  (ISBN 84-306-0162-7), p.94.

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Publié le 30 Août 2021

Mongo Santamaría faisait partie d'une poignée de congueros (« joueurs de conga ») cubains qui sont venus aux États-Unis dans les années 1940 et 50. D'autres congueros notables qui sont venus aux États-Unis pendant cette période incluent Armando Peraza, Chano Pozo, Francisco Aguabella, Julito Collazo, Carlos Vidal Bolado et Modesto Durán. Beaucoup considèrent Santamaría comme le plus grand batteur de conga du XXe siècle.

Ramón "Mongo" Santamaría ( à La Havane   (à 80 ans) à Miami est un percussionniste cubain et chef d'orchestre cubain. Il est parmi les figures de proue du latin jazz

Biographie

Né à Cuba, le 7 avril 1917, il est surnommé Mongo par son père, qu signifie en malien le chef de la tribu1. Son père est un ouvrier du bâtiment, et meurt quand il était enfant. Sa mère l'a élevé et vendait du café et des cigarettes sur les marchés publics. Pour fuir la pauvreté, Santamaria se réfugie dans la musique et la danse dans les rues comme de nombreux Afro-cubains de la même condition de sa ville natale2.

En 1937, Santamaria rejoint le groupe Septeto Boloña. Au début des années 1940, il jouait des congas avec l'Orquesta Cubaney lors d'émissions de radio régulières à La Havane. Grâce à ses émissions, cette formation musicale a présenté un certain nombre de musiciens qui deviendront plus tard célèbres auprès du public national cubain3.

En 1948, Santamaría se rend à Mexico pour une tournée avec la troupe de danse d'Armando Peraza. Deux ans plus tard, les deux artistes déménagent à New York, où ils ont apporté des rythmes de jazz afro-cubain et de salsa avec des musiciens tels que Perez Prado, Tito Puente, Cal Tjader, Fania All Stars, etc4.

En 1963 il a eu un grand succès avec son interprétation de Watermelon Man, composition écrite par Herbie Hancock.

Il est également le compositeur d’Afro Blue5, qui fut repris de nombreuses fois, notamment par John Coltrane, McCoy Tyner, Michel Camilo, John McLaughlin ou plus récemment par Carlos Santana, en compagnie de Chick Corea, Wayne Shorter, Herbie Hancock, John McLaughlin et Ravi Coltrane.

Durant l'été 1969, il se produit au Harlem Cultural Festival6.

Il meurt le samedi 1er février 2003, à Miami des suites d'un accident vasculaire cérébral.en laissant derrière lui une multitude d'albums7.

Distinctions

Il reçoit un Grammy Award pour son album Amanecer sorti en 1977.

Discographie

Albums studio et compilations
  • 1952 : Mongo Santamaría and his afro-cuban beaters
  • 1954 : Chango (Tico Records LP-137 - 10 inch)
  • 1955 : Tambores y Cantos
  • 1958 : Yambu
  • 1959 : Mongo
  • 1960 : Our Man In Havana
  • 1960 : Sabroso! avec le tresero et compositeur Andrés Echeverría
  • 1960 : Mongo en La Habana avec Carlos Embale et Merceditas Valdés
  • 1961 : Arriba! La Pachnaga"
  • 1961 : Mas Sabroso
  • 1962 : Go, Mongo!
  • 1962 : Watermelon Man
  • 1962 : Viva Mongo
  • 1963 : Mongo at The Village Gate
  • 1963 : Mongo Introduces La Lupe
  • 1964 : La Bamba
  • 1964 : Mighty Mongo
  • 1965 : El Pussy Cat
  • 1965 : El Bravo
  • 1967 : Mongomania
  • 1967 : Mongo Explodes
  • 1967 : Explodes at the Village Gate
  • 1967 : Hey! Let's Party
  • 1969 : Working on a Groovy Thing
  • 1969 : Stone Soul
  • 1969 : Afro American Latin
  • 1969 : Soul Bag
  • 1970 : All Strung Out
  • 1970 : Feeling Alright
  • 1970 : Mongo's Way
  • 1970 : Mongo 70
  • 1971 : Mongo at Montreaux
  • 1972 : Up From the Roots
  • 1972 : Fuego
  • 1972 : Afro Roots (compilation RCA de "Mongo" et "Yambu")
  • 1974 : Live At Yankee Stadium
  • 1975 : Afro-Indio
  • 1976  : Sofrito
  • 1976 : Ubane
  • 1977 : Dawn
  • 1977 : Amenecer
  • 1978 : A La Carte
  • 1978 : Drums and Chants
  • 1979 : Red Hot
  • 1980 : Images
  • 1980 : Summertime
  • 1980 : Montreaux Heat
  • 1983 : Mongo Magic
  • 1984 : Free Spirit
  • 1987 : Soy Yo
  • 1988 : Soca Me Nice
  • 1989 : Ole Ola
  • 1990 : Live at Jazz Alley
  • 1993 : Mambo Mongo
  • 1995 : Conga Blue
  • 1996 : Brazilian Sunset
  • 1996 : Mongo Returns
  • 1997 : Come on Home
  • 2000 : Le Sorcier des Congas

Références

  1.  (en-US) Amber Eaton, « Mongo Santamaria (1917-2003) • » [archive],  (consulté le 30 août 2021)
  2.  (en-US) Amber Eaton, « Mongo Santamaria (1917-2003) • » [archive],  (consulté le 30 août 2021)
  3.  (en-US) Amber Eaton, « Mongo Santamaria (1917-2003) • » [archive],  (consulté le 30 août 2021)
  4.  (en) « Mongo Santamaría » [archive], sur National Museum of African American History and Culture,  (consulté le 30 août 2021)
  5.  (en) « Mongo Santamaría » [archive], sur National Museum of African American History and Culture,  (consulté le 30 août 2021)
  6.  (en-US) Jonathan Bernstein, « This 1969 Music Fest Has Been Called 'Black Woodstock.' Why Doesn't Anyone Remember? » [archive], sur Rolling Stone,  (consulté le 3 mai 2020)
  7.  (en) « Mongo Santamaría » [archive], sur National Museum of African American History and Culture,  (consulté le 30 août 2021)
Musiques de films
  • Che - Bande Originale du Film - (Tetragammatron Records 1968)

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