Le Mouvement du 20 février appelle à manifester le 22 mai à Rabat et dans d'autres villes du Maroc

Publié le 20 Mai 2011

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Les 52.834 membres du  Mouvement du 20 février ne baissent pas les bras. Malgré la violente répression par la police marocaine de son « pique-nique » du dimanche 15 mai dernier devant le siège administratif de la DST à Temara, le mouvement annonce, dans un communiqué, une nouvelle marche à Rabat le dimanche 22 mai. Cette manifestation est prévue à partir de 16 heures, et s’ébranlera à partir du quartier Akkari.

Le mouvement tente par ailleurs de faire du 22 mai une nouvelle date de mobilisation nationale. Sur Facebook, il appelle à des marches et sit-ins dans toutes les villes et villages du Maroc; des évènements spécifiques se sont créés pour Casablanca et Fès.

En ce qui concerne la répression policière du 15 mai, le Mouvement parle d’actes qui mettent à nu le vrai visage du système et dénonce les arrestations et mauvais traitements qui ont émaillé la manifestation.


Rédigé par Last Night in Orient

Publié dans #Maroc

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L
<br /> Mouvement du 20 Février - Maroc - حركة 20 فبراير : Le Mouvement du 20 février a lancé un appel à manifester dans 90 villes et villages du Royaume ce dimanche 22 mai et ce malgré l’interdiction de<br /> manifester sur la voie publique annoncée par les autorités.<br /> <br /> <br />
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M
<br /> Le « Printemps arabe » qui a balayé des dictateurs que l’on pensait inamovibles en Tunisie et en Egypte et qui a attisé des feux de révolte depuis le début de l’année 2011 à travers l’Afrique du<br /> Nord et le Proche-Orient se serait-il arrêté aux frontières du Royaume chérifien ?<br /> <br /> En effet, si on se fie à l’attention médiatique qui lui est consacrée depuis la Belgique, où vit depuis près de 45 ans une importante minorité de belges d’origine marocaine, le Maroc semble<br /> relativement épargné par les mobilisations de masse et à l’abri de tout risque de déstabilisation.<br /> <br /> Le Roi des pauvres ?<br /> <br /> Il est vrai que Mohamed VI, présenté comme le « Roi des pauvres » et comme un despote éclairé à la tête d’une monarchie acceptable et légitime, sert fort bien les intérêts occidentaux. Le Maroc est<br /> très proche de Washington (il collabore avec entrain à sa croisade contre le terrorisme) et entretient également une relation privilégiée avec l’Union Européenne qui lui a accordé le statut de<br /> partenaire le plus avancé aux côtés d’Israël. S’y est développé une bourgeoisie compradore1 qui a prospéré en vendant son pays et ses ressources aux multinationales occidentales.<br /> <br /> Mohamed VI, jeune et présentant une image d’entrepreneur moderne, a l’avantage de succéder à son père2 dont il fait tout pour se démarquer dans les formes. Maître dans l’art du protocole, il a su<br /> orchestrer un semblant de démocratie (pluralité politique et dans la presse) pour soigner les apparences à destination du reste du monde. En tant que « commandeur des croyants », sa popularité<br /> reste très importante dans le pays.<br /> <br /> Pourtant, il exerce avec son clan une concentration extrême des richesses alors que la majorité de la population vit dans la pauvreté et que beaucoup de jeunes choisissent l’exil pour survivre.<br /> <br /> Il concentre également tous les pouvoirs (exécutif, législatif, judiciaire, économique et religieux). Le gouvernement, le parlement ainsi que les partis politiques (mis à part quelques exceptions)<br /> sont soumis au bon vouloir du palais royal. Et certains thèmes sont absolument tabous, comme la légitimité sacrée de la monarchie alaouite, intouchable jusqu’à ses choix de gouvernance, ou la<br /> souveraineté nationale sur le Sahara Occidental3.<br /> <br /> La clé de voûte du pouvoir est le tout-puissant appareil sécuritaire du Makhzen4, dont la simple évocation suscite la crainte au Maroc. La répression y est dure (arrestations, cas de disparitions<br /> forcées, tortures) particulièrement contre les activistes progressistes, les étudiants et syndicalistes contestataires, les islamistes et les sahraouis.<br /> <br /> Bien que des espaces de liberté et d’expression pour la contestation existent (balisés et sous contrôle), il s’agit d’un système mafieux et autoritaire incapable d’apporter des solutions face aux<br /> urgences de la situation socio-économique du pays. Le Maroc connaît un chômage de masse, y compris chez les doctorants. Beaucoup de paysans émigrent dans les villes et le secteur informel<br /> représente une part importante de l’économie nationale.<br /> <br /> La population marocaine paye le prix de plans d’ajustements structurels imposés par les institutions financières internationales début des années 80, qui ont privatisé des pans entiers de la<br /> société, enseignement et santé entre autre. La globalisation néo-libérale qui a suivi un siècle de colonialisme et de néo-colonialisme a enfoncé le Maroc dans le sous-développement. A cela,<br /> s’ajoutent de plus en plus de problèmes internes (corruption, affairisme, clientélisme, scandales de détournements de fonds publics) qui expliquent pourquoi les marocains suivent d’un œil attentif<br /> les révoltes populaires dans le Monde Arabe, et les ont, contrairement à ce que l’on entend, relayées dans leur pays. Depuis le 20 février, il y a eu 3 journées nationales de mobilisations<br /> historiques au Maroc, et d’innombrables actions, manifestations ou sit-in dans plus d’une centaine de localités !<br /> <br /> Le Mouvement du 20 février<br /> <br /> A l’avant-garde se trouve cette fameuse génération Facebook, une « nouvelle race de marocains mutants »5, très jeunes (de 15 à 25 ans), qui n’ont pas connu les années de plomb, et osent s’exprimer<br /> haut et fort . « On n’a plus peur désormais, c’est fini. Mamfakinch !6 »<br /> <br /> Tahani et Montasser à Rabat, Nabil à Casablanca, Youssef à Oujda...<br /> <br /> Ils sont parmi des centaines de milliers d’autres, acteurs et porte-paroles du Mouvement du 20 Février. Leurs revendications sont politiques et sociales.<br /> <br /> Ils veulent un changement de Constitution dirigé par le peuple et la mise en place d’une monarchie parlementaire où le Roi règne mais ne gouverne pas.<br /> <br /> La liberté des prisonniers politiques et la condamnation des tortionnaires, ainsi que des responsables de la situation économique désastreuse.<br /> <br /> Ils se battent pour un accès pour tous aux soins de santé, à l’enseignement, à un emploi, à un logement abordable. Et pour lutter contre la cherté de la vie, ils revendiquent la hausse du salaire<br /> minimum et la baisse des prix pour les denrées alimentaires.<br /> <br /> Tous parlent de la place de la femme, exploitée à tous les niveaux dans la société marocaine, et de la lutte pour la parité. Ils veulent la reconnaissance officielle de la langue berbère,<br /> l’Amazigh.<br /> <br /> Enfin, ils osent demander la séparation de l’État et de la religion.<br /> <br /> Leurs slogans parlent de pain, d’emploi et de logement, de dignité, d’égalité et de liberté, on a beau chercher on ne trouve aucun mot d’ordre religieux. On est loin de la caricature (imposée par<br /> la théorie du choc des civilisations) que l’on se fait en Occident des peuples arabo-musulmans.<br /> <br /> Antécédents et Printemps Arabe<br /> <br /> Ils expliquent que le Mouvement du 20 Février n’est pas arrivé comme par miracle, que bien des luttes existaient au niveau local dans de nombreuses villes. Des mouvements spontanés, des luttes<br /> dispersées mais bien réelles. Comme celle des chômeurs diplômés qui ont fondé l’association nationale des diplômés chômeurs (ANDCM), ou celle de Bouarfa contre la vie chère.<br /> <br /> Là-bas, cela fait plus de 3 ans que les habitants boycottent les compagnies de gaz et électricité qui pratiquent des prix exorbitants. Ils refusent tout simplement de les payer. Les étudiants ont<br /> joué un grand rôle, qui au sein de l’UNEM (Union Nationale des Étudiants Marocains) ont mené des mouvements de contestations dans plusieurs universités du pays (Fès, Casablanca, Oujda, Rabat).<br /> <br /> En l’absence d’un véritable parti de gauche crédible et légitime7, l’Association marocaine des Droits de l’Homme (AMDH) fait office de refuge et de garde-fou8. Elle effectue un travail de masse<br /> dans une centaine de localités du pays, et regroupe près de 10 000 membres ! Elle a joué un rôle essentiel dans l’organisation du mouvement.<br /> <br /> Comme en Tunisie ou en Egypte, la révolte est bien l’aboutissement d’une lutte de classes intense.<br /> <br /> Mais il fallait une étincelle. Et elle porte le nom de Mohamed Bouazizi.<br /> <br /> « Les révoltes arabes nous ont montré que c’était possible dans des pays très opprimés comme la Tunisie et l’Égypte. Elles nous ont donné un cadre global pour avancer nos revendications. On était<br /> déjà en révolte mais là, on se dit c’est le moment ! » nous explique Tahani.<br /> <br /> Nabil : « Les révoltes tunisiennes et égyptiennes ont joué un grand rôle pour notre mouvement au Maroc. Bouazizi a été le détonateur ! Pour tous, il était temps de s’exprimer et de réagir, de<br /> sortir et de lever la voix pour dire non aux injustices, à la corruption. On veut une nation nouvelle, un pays qui respecte tous ses citoyens. Comme ailleurs, nos slogans principaux parlent de<br /> pain, de liberté et de dignité ! »<br /> <br /> Historique du mouvement<br /> <br /> Montasser raconte comment les jeunes se sont organisés en utilisant les nouvelles technologies et réseaux sociaux sur le net pour mobiliser et coordonner le mouvement :<br /> <br /> « Nous avons crée un groupe sur Facebook fin janvier appelant à une première marche qui a finalement eu lieu le 20 février. Puis des réunions concrètes nous ont permis de nous connaître et de nous<br /> organiser en sections locales. Des assemblées générales ont lieu chaque semaine. La réaction du Makhzen ne s’est pas fait attendre, notamment via Internet pour salir le mouvement et ses<br /> porte-paroles, et même acheter l’un d’eux. L’un des jeunes les plus en vue a retourné sa veste, il est passé le 19 février, la veille de la première mobilisation, à la télévision et à la radio pour<br /> annoncer que tout était annulé ! Et pourtant nous avons marché le lendemain. Malgré le mauvais temps et le blocage des moyens de transports, trains et taxis collectifs. Au début de la manif, des<br /> flics en civils se sont mis devant et ont même été jusqu’à lancer des slogans acceptables par le Makhzen, mais ils se sont vite fait submerger. A la fin, des jeunes agitateurs et des casseurs ont<br /> commis des actes de vandalisme pour nous discréditer mais ça n’a pas pris non plus ».<br /> <br /> Résultat : près de 400 000 personnes dans une soixantaine de villes du Maroc9. Le mouvement est lancé, la génération Facebook fait trembler les puissants ! « Nous mêmes avons été surpris de la<br /> participation massive des citoyens, c’était du jamais vu ! » ajoute Tahani.<br /> <br /> Le 9 Mars, Mohamed VI réagit dans une allocution télévisée étonnante.<br /> <br /> Il propose une réforme constitutionnelle et plus largement un nouveau pacte entre l<br /> <br /> <br />
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L
<br /> Première liste actualisée des villes qui organiseront le 22 mai des marches pour la Dignité, Liberté et Justice sociale:<br /> Casablanca, Rabat, Salé, Temara, Agadir, Tanger, Fès, Mohammedia, Tiznit, Taourirt, Safi, Ghafsai, Sidi Slimane, Meknes, Beni Mellal, Azilal, Bioukri, Settat, Laayoune, El Jadida, El Youssoufia, Al<br /> Hoceima, Chaouen, Oued Zem, Khouribga, Kenitra, Tetouan, Berkane, Larache, Oujda, Taroudant, Khemisset, Boujdour .<br /> <br /> Coordnations mvt 20F à l'étranger: Paris, Bruxelles<br /> <br /> <br />
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