Musique azérie

Publié le 9 Février 2008

La musique azérie est la musique pratiquée en Azerbaïdjan[1], mais aussi dans les contrées voisines qui partagent cette culture, ainsi l'Azerbaïdjan comme région de l'Iran et la région de Kars en Turquie. Réciproquement, les azeris ont un patrimoine culturel composé d'éléments turcs, iraniens et caucasiens. Il existe deux formes spécifiques de la musique traditionnelle : celle des ashik ou troubadours, qui remonte peut-être aux influences turkmène ou kazakh, et celle du mugham, la musique savante dérivée du système modal iranien, les dastgâh, soumis à l'influence turque des maqâms. Si la frontière entre ces deux formes est bien définie, c'est surtout par l'instrumentation, le style de chant, et le contexte.

La tradition musicale azérie remonte aux bardes appelés Ashiqs, une vocation qui survit encore de nos jours. Les ashiqs jouent du saz (un type de luth) et chantent des dastans ("ballades", "épopées"). Les autres instruments de musique utilisés sont le Tar (un autre type de luth), le Kamancheh, le duduk, le dhol (percussion).

Inclus dans la liste de « Chef-d'œuvre du Patrimoine oral et immatériel de l'UNESCO,  le Mugham est un genre musical traditionnel et savant de la musique azerbaïdjanaise qui laisse une place prépondérante à l'improvisation.  Cette musique classique azérie consiste souvent en une performance chantée émotionnelle. Les compositeurs Uzeyir Hajibeyov, Gara Garayev et Fikret Amirov ont créé un style hybride qui combine la musique classique et le mugham. D'autres Azéris, notamment Vagif Mustafa Zadeh et Aziza Mustafa Zadeh, ont mixé le jazz et le mugham. Certains musiciens Azéris ont reçu un bon accueil de la critique internationale, comme Rashid Behbudov (qui pouvait chanter en huit langues) et Muslim Magomayev (une pop star de l'époque soviétique).  Le Mugham trouve un nouveau souffle en Azerbaïdjan grâce au soutien de la Fondation Heydar Aliyev et à une nouvelle génération de musiciens qui dédient leur vie à cet art millénaire.

La tradition musicale azérie remonte à l'époque des bardes appelés aşıks (mot d’origine arabe qui signifie littéralement « amoureux » en turc), une vocation se perpétue encore de nos jours. Les aşık jouent du saz (un type de luth) et chantent des dastans ("ballades", "épopées"). Les autres instruments de musique utilisés sont le Tar (un autre type de luth), le Kamancheh, le duduk, le dhol (percussion). Leur répertoire se compose de şarkı (chansons) et comporte aussi parfois des türkü (chansons traditionnelles anonymes, par opposition aux şarkı qui ont un auteur et un compositeur). Cependant tout bon aşık se doit d’être également capable d’improviser à la fois paroles et musique, ce qui donne lieu à des rencontres où deux artistes ou davantage se répondent en commentant un thème intemporel (l’amour, l’inconstance des femmes, l’amour, la famille).

En Iran, la musique azérie prend un chemin différent à celui de la Turquie. D'après le chanteur iranien azéri Hossein Alizadeh, "la musique en Iran, historiquement, a toujours rencontré une forte opposition de la part des religieux, la forçant à devenir confidentielle[2]. Le résultat en est que la plupart de la musique azérie iranienne est aujourd'hui pratiquée en dehors de l'Iran parmi les communautés en exil.

La musique traditionnelle azérie reçoit, avec le livre de Jean During, une partie de l'attention qu'elle mérite sans conteste. Dans cet ouvrage fort bien documenté, et amplement fourni en exemples musicaux, Jean During ne se limite pas à l'examen des aspects techniques, historiques ou purement musicologiques de la musique azerbaïdjanaise. Il prend, bien au contraire, soin de situer la pratique musicale dans son contexte géographique et culturel où les apports de maintes civilisations ont contribué à la constitution du fonds musical azéri. Un des grands mérites de Jean During est, précisément, d'avoir su, à chaque pas, mettre en évidence la spécificité de la tradition azérie par rapport aux aires culturelles persane, arabe ou turque-ottomane. 

  • L’accordéon (garmon) a été introduit dans la Caucase au XIXe siècle. Les musiciens d’Azerbaïdjan en font un usage étonnant, à l’imitation des timbres de la voix et des anciens hautbois zurna et balaban. Elchin Yusinov, maître réputé, interprètera un répertoire de danses du Karabagh et des provinces voisines, accompagné par le percussionniste Rahimov Elnur, ainsi que par un couple de danseurs remarquables, à l’énergie subtile et aérienne.
  • La zurna est un hautbois à perce conique répandu dans tout l’Orient. Muni d’une anche double en roseau, il est joué en souffle continu, selon la technique de la respiration circulaire. Son rôle est d’animer les danses collectives de plein air et – anciennement – de signaler les déplacements militaires. Originaire du Karabagh, Mirzayev Nofal est réputé dans toute la région pour la puissance et la finesse de son jeu.

Voir aussi

 

Sources

  1. ↑ L’Azerbaïdjan, situé à l’Ouest de la mer Caspienne, fait partie du Caucase et non de l’Asie Centrale. Cependant, sa population est turcophone et d’origine centrasiatique, et l’influence iranienne est également très forte. Les azeris ont incontestablement un patrimoine culturel composé d'éléments turcs, iraniens et caucasiens.
  2. "Hossein Alizadeh Personal Reflections on Playing Tar"Azerbaïdjan International, Hiver 1997 (consulté le 11 juin 2006).

 

Bibliographie

  • Jean During, La musique traditionnelle de l'Azerbaïdjan et la science des muqams, Baden Baden et Bouxwiller, Editions Valentin Koerner, 1988.

Liens internet

Rédigé par Mario Scolas

Publié dans #musiques azéries

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