Zeca Afonso

Publié le 21 Février 2012

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José Manuel Cerqueira Afonso dos Santos, mieux connu sous son nom d'artiste Zeca Afonso (né le 2 août 1929 - décédé le 23 février 1987) fut un poète et compositeur de musique révolutionnaire au Portugal. Il a composé des chansons critiquant le régime du Dictateur Salazar. Cet artiste plein d’humanité et de délicatesse est par essence indéfinissable. Sa voix douce et obstinée s’escrime contre l’injustice et l’exploitation. Il est un artiste « révolutionnaire » dans tous les sens du terme en réussisant à établir l’improbable lien mélodique entre la chanson engagée et la poésie. Parti bien trop jeune, il nous laisse une oeuvre inclassable et une voix jusqu’ici inégalée.

Il vécut une partie de son enfance en Angola et au Mozambique (où son père commença sa carrière de magistrat) sauf les premières quatre années, passées sur sa terre natale, avec sa famille maternelle. Il étudia au lycée et à l'université de Coimbra complétant ses études en Sciences Historico-Philosophiques. Il commença à chanter dans ses sérénades et des déambulations plus ou moins bohèmes ou académiques vers sa sixième année de lycée (1949). À partir de là, il ne s'est pas arrêté de parcourir le pays, chantant et se mêlant surtout aux milieux populaires. 

Du fado de Coimbra, il passa graduellement à ce qui s'est appelé conventionnellement la ballade (Menino d'Oiro, 1962), et de là, à la chanson d'intervention politique (Menino do Bairro Negro, 1963), outrepassant cependant des frontières thématiques et musicales sans cesser d'être toujours un chanteur-compositeur politiquement impliqué avec les exploités et les opprimés.

De 1964 à 1967, il enseigna la musique au Mozambique, à Maputo (ex Lourenço Marques) et à Beira. De retour au Portugal, il s'installa avec sa famille à Setúbal. Il enseigna jusqu'à ce qu'il soit expulsé de l'enseignement officiel pour motifs politiques en 1968.

Il vit alors grâce à des cours particuliers et à la production musicale dont il finit par faire son « activité professionnelle ». Il fonda, avec d'autres, le Cercle Culturel de Setúbal. 1969 : participation à la rencontre « La chanson de combat portugaise », à la Mutualité de Paris.

Dans les cinq ans précédant la chute du fascisme, il exerça, par la pédagogie du chant et de la parole, une action d'agitation et de conscientisation politiques dans des collectivités culturelles et récréatives, dans des associations académiques et dans des organisations populaires, et, à l'étranger, parmi les colonies d'émigrants. Il fut arrêté et emprisonné quelque temps dans la prison politique de Caxias le 29 avril 1973, en conséquence d'une période de poursuites persécutrices et de détentions exercées par la PIDE.

C’est d’ailleurs une de ses compositions, Grandôla, vila morena, qui sert de déclencheur de la prise du pouvoir par les officiers du Mouvement des Forces Armées après son passage sur les ondes au petit matin du 25 avril 1974. Mais plus encore, c’est l’engagement inconditionnel de José Afonso auprès des forces de la gauche portugaise en faveur de la libération des travailleurs qui lie le chanteur de fado  à l’histoire de son pays.

Après l'évènement révolutionnaire du 25 avril 1974, il se dédia à l'appui des organisations populaires « de base » agissant auprès des associations d'habitants, de travailleurs, des coopératives de production agricole, etc. Au cours de plusieurs voyages en Europe, il cherche à obtenir des fonds destinés à des coopératives et autres collectivités.

1981, il se produit au au Théâtre de la Ville, Paris.

Visites, sur invitation officielle, en Angola et au Mozambique.

Il donne ses derniers concerts en 1983  au Colisées de Lisbonne et à Porto.

Il enregistra 14 Lps et plusieurs singles sans compter les recompositions et rééditions postérieures. En 1983 a été éditée une compilation de textes et chansons de sa composition, une partie desquels mis en musique (édition de Assirio e Alvim).

Il décède à Setúbal, le 23 février 1987, à l'âge de 57 ans.

Le film documentaire Maior que o pensamento était dédié à la biographie de l'artiste. Ce poète reste aujourd’hui encore de nos jour un monument de la musique portugaise.

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Rédigé par Last Night in Orient

Publié dans #Musiques du monde

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