Maroc : La monarchie et le tigre

Publié le 19 Octobre 2011

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Depuis quelques jours, des slogans qui n’épargnent plus le roi, accompagnent les manifestations populaires.

La dureté des termes usités, n’a plus rien à envier à ceux que véhiculent les manifestants syriens au prix de leur vie.

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Il est, par exemple, question de la responsabilité directe du roi dans la mort de Mohamed Bouderoua, ou de son implication dans la partition du Maroc utile, qu’il laisse saucissonner en tranches juteuses, confiées à ses amis affairistes, ou sa famille, quand ce n’est pas à lui-même que va cette manne sans bourse délier.

Les noms d’oiseau qui, désormais, fusent de plus en plus souvent, laissent deviner un durcissement du mouvement, au même titre qu’ils expriment un raz-le-bol devant l’autisme du pouvoir, face aux revendications populaires.

En outre, à Beni Bouayache, et pour la première fois, dimanche dernier, des militants n’ont pas hésité à brandir fièrement, le drapeau de la république du Rif.

Certains de nos amis démocrates n’ont pas manqué de s’offusquer que de tels discours ou de telles attitudes, prennent place dans les marches pacifiques du mouvement du 20 février.

Je me permets de leur rappeler, en toute amitié, que ni le roi, ni son entourage, ni aucun membre du gouvernement ne se sont jamais offusqués, de la mort de nos camarades tués, au cours de l’exercice de leur devoir citoyen, de dénonciation de l’inadmissible système d' injustice, qui s’est emparée de notre devenir.

Aucun discours, aucun regret, aucune oraison funèbre ne sont, jamais, venus rendre hommage à nos disparus, livrés aux chiens de la répression.

N’exigeons pas de nos compatriotes qu’ils épargnent ceux qui les tuent, puis s’en retournent finir leur assiette.

Avant de disserter sur les bienfaits de la monarchie parlementaire et agonir ceux dont on prétend qu’ils sautent les étapes, en réclamant la république, visitons un moment notre histoire pour ne pas avoir à la revivre.

Mohammed V avait largement la possibilité de mettre en œuvre une belle monarchie parlementaire, il a préféré nous envoyer Hassan II, le prédateur parfait, qui nous a administré, avec cruauté, un despotisme d’un autre âge, assorti de la confiscation de l’économie nationale et sa privatisation à compte d’auteur.

Mohammed VI a bénéficié de dix longues années, pour nous apporter la preuve de ses qualités de démocrate. En guise de quoi, nous avons eu droit à une deuxième couche de petits despotes superposée, à la première, héritée du père. Une sorte de mille-feuilles d'infamie, assorti d’une prédation tous azimuts et d’une répression féroce, maquillées de subterfuges hypocrites et de salamalecs, pour amadouer la communauté internationale.

Le roi semble, à présent, figé, comme dépassé par les événements.

Tenu par une famille royale qui l’imite à s’enrichir, à une cadence exponentielle, et par l’aile absolutiste d’une cour affairiste, il n’a plus rien à offrir d’autre que de lamentables figures de styles, maintes fois servies par son prédécesseur, le panache en moins.

Alors comment reprocher à nos camarades de perdre espoir et durcir le propos ?

Ca nous renvoie à ce vieux proverbe chinois qui raconte l’histoire d’un chasseur qui, ayant blessé un tigre, le fit captif, avant de le confier à ses enfants.

Ceux-ci sentant le fauve diminué, se mirent à le titiller des jours durant, à lui tirer, qui la queue, qui les oreilles ou les moustaches.

Reprenant des forces et du poil de la bête, le tigre finit, un jour, par les dévorer tous deux.

L’histoire de cette curieuse monarchie, qui nous prend pour un peuple diminué, et un ramassis de demeurés, pourrait bien se terminer ainsi.

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Et ça ne serait pas pour déplaire à nombre d’entre nous, sinon à la majorité !

Salah Elayoubi.

Rédigé par Last Night in Orient

Publié dans #Maroc

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