Sayyed Darwish

Publié le 31 Mai 2008


Sayyid Darwish (سيد درويش) (né en 1892 au quartier de Kom Al Dekka à Alexandrie - décédé le 15 septembre 1923) fut un compositeur lyrique égyptien à une époque où venait de naître le théâtre lyrique en Égypte au début du XXème siècle sous l'égide de Salama Hegazi. Ses productions furent abondantes et selon une histoire, Sayed Darwich pouvait composer 5 pièces en un mois.Il avait réalisé de grandes évolutions dans la musique arabe. Parmi ses compositions on trouve Bilady, Bilady, Bilady, l'hymne national de la République Arabe d'Égypte. Il a élaboré un nouveau style musical stable mêlant les traditions européennes et orientales.

Le parcours de Sayyid Darwish est presque similaire point par point à un autre artiste mythique du XXème siècle, le compositeur et chanteur marocain Houcine Slaoui (1892-1923)[1], on se rend compte de cet état de fait :

  • les deux artistes ont à peine vécu la trentaine, les deux ont pris attache avec le peuple dans les places publiques et ont produit un art de la chanson réaliste profondément ancrée dans la conscience collective,
  • les deux ont souffert de leur condition d'artiste,
  • les deux ont été accusés de toxicomanie et une période de discrédit face à ces accusations.

 

Biographie et évolution musicale

Sayyid Darwish étudie au sein d' une école coranique de sa ville natale tout en se passionnant pour la musique. Il est remarqué par Selim Attallah, chef d'une troupe musicale et est intégré à sa formation musicale.

En 1909, il participe a plusieurs tournées dans différents pays arabes, sans grand succès. En 1913, il voyagea une seconde fois et rencontre en Syrie Osman Al Moussely, une grande personnalité de la musique.

En 1916, il se joint à la troupe de Georges Abyad et Salama Hegazi qui en présentant Sayyid Darwish qui avait dit: Rappelez-vous bien le nom de ce jeune homme.

De 1917 à 1923,  Darwish  composa 20 pièces théâtrales et deviendra dans les années 20 une des premières grandes figures modernes en composant pour ces scènes musicales des chansons patriotiques, au sens où elles célèbrent la révolution nationaliste égyptienne comme Bilâdî bilâdî (ô mon pays !), dans un pays en mutation où domine la lutte du monde arabe pour son renouveau, tant politique que culturel.

En 1921, Sayed Darwich forme sa propre troupe et présente les pièces de Shéhérazade, la perruque.

Ses compositions théâtrales se sont caractérisées par le rythme folklorique sous une forme simplifiée. Il introduit également le cor comme instrument de prédilection.

Ses productions furent abondantes et selon la légende, Sayyid Darwish pouvait composer jusqu'à 5 pièces en un mois.

Ce compositeur essentiel symbolise idéalement une transition entre la musique arabe traditionnelle et moderne, à la fois influencé par l'Occident (l'opéra italien et les opérettes) et marqué par la technologie (l'apparition des moyens modernes d'enregistrement). Ce novateur réussi à révolutionner la musique arabe sans en bouleverser ses structures profondes.

Des musiciens talentueux comme Al Kassabgi, Zakaria Ahmad et Rïad Al Sombati lui ont succédé.

 

Parmi son répertoire

  • Mounyati 'Azza Stibari
  • Ya Shadi al Alhan
  • Ya 'Ouzayba al Marshaf
  • Sehtou Wajdan
  • Bisifaten Ga'alatni
  • Namma Dam'i Min 'Ouyouni
  • Salla Fina al Lahza Hindiyya
  • Koullama Roumtou Irtishafan
  • Ya Bahguet al Rouh
  • Tef Ya Dourri
  • Al 'Azara al Maissat
  • Ya tara Ba'd al Bi'ad
  • Hayyara al Afkar
  • Hibbi Da'ani Lilwisal
  • Dayya't Mustaqbal Hayâtî

Notes et références de l'article

  1. ↑ Sayed Darwish est comparé à l'un de ses contemporains marocain, Houcine Slaoui, notamment pour sa propension à raconter, avec talent, les bonheurs et malheurs de son peuple.


Lien internet

 

Rédigé par Mario Scolas

Publié dans #Musiques égyptiennes

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