La Nasa marie arsenic et vieilles bactéries
Publié le 5 Décembre 2010
La NASA découvre une bactérie dans le lac Mono capable de remplacer une des briques élémentaires de la vie, le phosphore, par l'arsenic.
Lors de la conférence tenue par la Nasa jeudi 2 décembre 2010 à 20h les chercheurs ont annoncé la découverte d’une nouvelle forme de vie qui serait en fait une bactérie capable de se développer à partir de l'arsenic, un violent poison naturel notamment utilisé dans la sorcellerie marocaine. L'arsenic était employé durant plus de 2000 ans comme médicament et d'un poison, notament pendant la renaissance. La forme la plus employée d'arsenic est le trioxyde: AS2O3, (2 atômes d'Arsenics et 3 atôme d'Oxigène), dans laquelle l'arsenic est à l'état trivalent. Il a été proposé dans le traitement contre les maladies de la peau et du sang. L’arsenic est chimiquement très similaire au phosphore qui le précède dans la même famille. L’oxyde arsénieux ou arsenic blanc, improprement appelé arsenic, de formule As2O3, est un poison violent. Le trioxyde d’arsenic est un poison, néanmoins utilisé en injection à très faibles doses comme médicament anticancéreux pour une forme de leucémie quand elle ne répond pas aux autres produits utilisés pour la chimiothérapie, avec des effets secondaires incluant l’arythmie cardiaque, voire l’arrêt cardiaque entrainant la mort.
La découverte a fait le tour du monde et bouleverse littéralement les recherches sur la vie dans l’univers. La bactérie observée par les chercheurs aurait non seulement les moyens de survire à l’arsenic, mais elle l’aurait également intégrée partiellement dans ses cellules et dans son ADN.
Placée en laboratoire dans un environnement sans phosphore et concentré en arsenic cette dernière a prospéré et a incorporé l’élément chimique dans ses cellules, sa biochimie et d'une certaine manière, à son ADN. Cette fameuse bactérie a été trouvée cachée au fond d'un lac de Californie.
Voici une hypothèse explicative avancée sur le site de Pour la Science : «Or l'arsenic est un élément chimique analogue au phosphore ; il a à peu près le même rayon atomique et une électronégativité proche, et l'arsenate se comporte en solution comme le phosphate (PO43–). C'est d'ailleurs en partie cette ressemblance qui confère à l'arsenic sa toxicité biologique. En général, les voies métaboliques utilisant le phosphate ne distinguent pas les deux molécules : l'arsenate est donc incorporé aux processus biologiques, du moins lors des premières étapes. En effet, les métabolites et les molécules contenant de l'arsenic ne sont pas stables et se dégradent vite, contrairement à ceux intégrant du phosphore.» - Les scientifiques ont donc conclu que le phosphore ne serait pas indispensable à la vie et qu’il existerait de nouvelles possibilités de forme de vie dans le reste de l'Univers.
Les scientifiques se remettent à rêver et voilà une voie et des spéculations nouvelles sur l'origine et l'histoire de la vie terrestre. Mais aussi sur les formes que pourrait prendre la vie sur d'autres planètes, les traces qu'elle pourrait laisser et qu'il faudrait être capable de découvrir lors de missions martiennes ou sur Titan.
Quelles sont les conséquences de cette découverte ? |
« Nous avions cette idée que la vie requiert six éléments sans exception : carbone, hydrogène, azote, oxygène, phosphore et soufre », souligne Ariel Anbar. Maintenant il s’avère qu’il pourrait bien y avoir une exception. » |