L'opposition socialiste ne craint pas le ridicule à #Molenbeek-Saint-Jean
Publié le 19 Avril 2013
A Molenbeek, l'opposition socialiste ne craint pas le ridicule et c'est tant mieux pour elle. Tant qu'à faire, autant crânement assumer ce que l'on est ... Ainsi fit-elle donc, une fois de plus, lors du dernier Conseil Communal de Molenbeek.
Le fait est que ce jeudi, la majorité l'était tout juste, majoritaire. Plus exactement, elle l'était largement en relatif (il y avait nettement plus d'élus de la majorité présents que de l'opposition) mais pas en absolu: suite à des absences, principalement pour maladie, elle atteignait à peine, à elle seule, le quorum de 23 élus sur 45 requis par la loi.
Quand en cours de séance, une conseillère, tout juste remise d'une lourde opération, dut se retirer, les chefs de file socialistes commencèrent alors à faire leurs comptes. Et lorsqu'un quatrième conseiller de la majorité se leva pour sortir (temporairement en réalité), ils crurent leur heure arrivée: Jamal Ikazban et Jeff Van Damme, à nouveau réunis, pour l'occasion, dans le partage de leurs "valeurs communes", décidèrent illico de prouver leur ambition d'être "dignes et constructifs" (sic) ... en invitant leurs troupes à quitter elles aussi la séance. Ainsi espéraient-ils bloquer le Conseil, faute de quorum. Restait à leur yeux une formalité: convaincre les trois autres groupes d'opposition présents (PTB, NVA et Islam, un élu chacun) de les rejoindre. "Comme on est, on juge les autres" dit la sagesse populaire ...
Hélas pour MM Ikazan et Van Damme, à leur immense surprise, les choses ne tournèrent pas comme prévu. Eh oui ... il est des mandataires qui ont le sens du bien commun et qui n'envisagent pas leur rôle d'opposition comme la simple animation d'un barnum permanent. Disons-le: pour le coup, PS et SPa firent cause commune avec le parti Islam. Mais Dirk Berchmans de la NVA et Dirk De Block (du PTB - qui s'impose, séance après séance, comme la seule opposition de gauche sérieuse) choisirent d'assumer leurs responsabilités jusqu'au bout. 21 élus de la majorité, 1 PTB, 1 NVA: le quorum était toujours atteint et les travaux purent continuer.
Les conseillers présents eurent même le privilège d'un instant de grâce: des échanges majorité-opposition intelligents et courtois sans être complaisants. Et des interventions centrées sur l'essentiel plutôt que sur l'imitation du maire de Champignac. La politique comme on en rêverait ... et comme les Molenbeekois la méritent.
Le plus drôle dans l'affaire, c'est qu'au moment où les socialistes décidèrent de se retirer (dignement, on vous dit! le Conseil était presque terminé. Restaient surtout les interpellations (dont cinq déposées par eux) et, en huis-clos, les questions liées à la gestion du personnel communal. On voit par là l'importance réelle qu'ils accordent aux premières (beaucoup de bruit pour rien) et le respect qu'ils éprouvent pour les seconds.
Mais est-ce vraiment une surprise?
Luc Léonard
Chef de groupe MR au conseil communal