Akim El Sikameya vu par Bouziane Daoudi*

Publié le 20 Mai 2011

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Le jardin d’Akim EL SIKAMEYA, entre tradition et modernitéOran et Paris, joie et nostalgie, est un jardin sans barrières situé au carrefour de toutes les frontières. Il incarne les meilleurs aspects de notre époque, faite de rencontres et de métissages.

L’idée de moderniser la musique arabo-andalouse pour la rendre aussi populaire que le rai apparait pour la première fois en 1990, date à laquelle Akim fonde un groupe (El Meya) avec lequel il transforme en chansons des noubas, en y ajoutant une guitare flamenca et un piano (qui n’existent pas au départ dans ce style de musique). Mais c’est véritablement l’expérience de l’exil, donc du métissage intérieur, qui va donner son envol à la musique d’Akim. Il quitte l’Algérie en 1994 pour Marseille, où il devient très vite EL SIKAMEYA(croisement de SIKA et de MEYA, deux des noubas les plus interprétées de la musique arabo-andalouse), avec un premier album Atifa-Oumi. Cette date marque le véritable début d’un style qui n’appartient qu’à lui : la chanson arabo-andalouse, expression contemporaine et moderne d’une musique pluri centenaire. Ce faisant, et c’est très important, il ne fait que réactualiser l’esprit de l’Al Andalus dans lequel cette musique a vu le jour, à savoir un esprit d’échange et de respect mutuel entre les trois cultures différentes mais finalement proches que sont les cultures chrétienne, musulmanes et juives. Fruit d’un long apprentissage et d’une expérience de vie particulière, l’exil, la musique d’Akim EL SIKAMEYA établit des ponts entre deux cultures qu’il connait intimement, dans leurs plus beaux aspects.

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La force d’Akim dans le contexte actuel, c’est la scène, mais surtout sa capacité à faire partager l’exigence d’une musique de qualité à un public extrêmement varié, de tous âges, religions, et nationalités. Akim est celui qui aura rendu populaire la musique arabo-andalouse. Une œuvre offerte comme un bouquet Sur scène comme sur l’album, ce qui marque de la musique d’Akim, c’est sa richesse et sa variété. Pour lui, chaque chanson est une fleur, avec son parfum et sa couleur propre. Entrer dans son univers, c’est partir dans un monde enchanteur et poétique, se balader entre des émotions où Akim n’est pas à une contradiction près : c’est un cultivateur de fleurs sauvages. Avec générosité, Akim nous fait partager son bonheur à évoluer dans son domaine : on est surpris à chaque instant, et on repart avec des bouquets de joie et d’émotions, qui embaumeront longtemps notre quotidien.

 

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  • sociologue et spécialiste en musiques du monde, chroniqueur musique au journal français Libération

Rédigé par Last Night in Orient

Publié dans #Musiques algériennes

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