Gossec - "Requiem" : un Requiem de transition

Publié le 11 Janvier 2009


François-Joseph Gossec (Vergnies, le 17 janvier 1734 - Passy, le 16 février 1829) est un compositeur français. 

Biographie

François-Joseph Gossé, qui transformera son nom en "Gossec", nait le 17 janvier 1734 à Vergnies, petit village français qui appartient aujourd'hui au Hainaut belge.  Il meurt à Passy, le 16 février 1829 à l'âge de 95 ans.

A la mort de Jean-Sebastien Bach, Gossec est âgé de 16 ans; à la mort de Gossec, Berlioz est âgé de 26 ans! Sa vie recouvre et dépasse celles de Mozart, Beethoven, Schubert... Né 22 ans avant Mozart, il lui survit de 37 années...

Né sous Louis XV, deux ans après Haydn (1732-1809), il a 16 ans à la mort de Bach (1750), 22 ans à la naissance de Mozart (1756) qui deviendra son ami ; il sert le Prince de Condé et le Prince de Conti et dirige l'École royale de Chant, futur Conservatoire de Musique dont il est membre du Directoire.

Nommé compositeur officiel pendant la Révolution française, c'est aussi le musicien le plus honoré sous Napoléon Ier (membre de l'Institut, Légion d'honneur... ). Il voit la mort de Beethoven (1827) et de Schubert (1828) avant la sienne à quatre-vint-seize ans, à la fin du règne de Charles X. 


Datée de 1760 et exécutée à maintes cérémonies funèbres de grands hommes de l'époque (notamment aux obsèques du compositeur André-Ernest-Modeste Grétry en 1813), la "Grande Messe des Morts" fut particulièrement célèbre en ces temps révolutionnaires.
L'on y ressent les derniers feux du Baroque tardif ainsi que l'influence du motet versaillais, vivifiée par une sensibilité novatrice, annonçant un romantisme dont Gossec, disparu en sa vénérable quatre-vingt quinzième année, connut d'ailleurs les prémices.

Plus encore que par sa force ou sa ferveur, cette Missa pro Defunctis se caractérise par ses élégants contrepoints, son imagination (le chromatisme harmonique de la fugue « Lux perpetua ») et sa poésie toûchante.
Le « Tuba mirum » recourt à un groupe instrumental (clarinettes, trompettes, cors, bassons) jouant à distance : un effet de spatialisation dont se souviendra Berlioz dans son propre "Requiem". 
L'excellente notice (en Anglais), signée de Louis Devos lui-même, relate des similitudes avec le "Requiem" qu'écrira Mozart, que Gossec avait rencontré dans les années 1760 à l'occasion des séjours parisiens du petit génie salzbourgeois.

L'on y lit également dans quelles coïncidentes circonstances le chef belge découvrit, deux semaines avant l'enregistrement, une partition autographe remaniée et comment il intégra ces innovations à la présente interprétation, captée en avril 1986 à l'église Sainte Marguerite du Béguinage de Lier et magistralement servie par le Choeur du Conservatoire de Maastricht et l'ensemble Musica Polyphonica, dont il maîtrise le moindre rouage puisqu'il l'avait constitué dans les années 1950.

Agrémenté par une prise de son fine et spacieuse, cet album séduira les mélomanes qui s'intéressent à l'histoire de la musique sacrée française.
Ses quelque 50 symphonies - dont les premières, composées en 1756, sont antérieures à celles de Joseph Haydn - ont contribué au développement du genre en France.
Composée en 1809, la Symphonie à 17 parties, célébrant le 20e anniversaire de la prise de la Bastille, fut la dernière de la série. 

Il composa également des opéras, notamment Le Pêcheur (1766) et Toinon et Toinette (1767), Sabinus ou Thésée, des œuvres de musique de chambre et des pièces sacrées, tel l'oratorio La Nativité (1774). Sa Missa pro defunctis - encore appelée Grande Messe des morts et connue comme son Requiem - composée en 1760 est une œuvre novatrice d'une grande beauté qui a vraisemblablement inspiré Wolfgang Amadeus Mozart pour son célébrissime Requiem mais également la Grande Messe des morts de Berlioz. La Messe des Vivants, composée en 1813 et tristement nommée, fut une de ses dernières compositions.

Il trouva la mort après soixante-cinq ans d'une carrière qui se termina avec son dernier Te deum, en 1817. Gossec est inhumé au Cimetière du Père-Lachaise où il repose près de la tombe de son ami Gretry.


Rédigé par Last Night in Orient

Publié dans #musique classique

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