Anouar Brahem - oudiste et jazzmen

Publié le 11 Mars 2008

Anouar Brahem ( أنور براهم,) né le 20 octobre 1957 à Halfaouine (Tunis), est oudiste et compositeur contemporain tunisien. Après avoir acquis une solide maîtrise du jeu de oud et s'être imprégné de toutes les nuances musicales de la Méditerranée et du jazz, il a revalorisé les formes anciennes de la musique tunisienne, en s'affranchissant de tout académisme et sortant de tous les clichés pour produire une musique lumineuse qui défie les lois du temps et de l'espace.

Anouar Brahem ( أنور براهم,) né le 20 octobre 1957 à Halfaouine (Tunis), est oudiste et compositeur contemporain tunisien. Après avoir acquis une solide maîtrise du jeu de oud et s'être imprégné de toutes les nuances musicales de la Méditerranée et du jazz, il a revalorisé les formes anciennes de la musique tunisienne, en s'affranchissant de tout académisme et sortant de tous les clichés pour produire une musique lumineuse qui défie les lois du temps et de l'espace.

Il est peut-être parmi les musiciens les plus doués que le Maghreb depuis les années 1990. Il dit du oud qu'il pratique au contact du jazz, qu'il est "une embarcation vers l'imaginaire, une sorte de prolongement de l'esprit".

Biographie et évolution musicale

Encouragé par son père, artisan-graveur et imprimeur, mais aussi amateur de musique, Brahem étudie le oud, à l'âge de 10 ans, et au poursuit son éducation musicale au Conservatoire National de Musique de Tunis, avec notamment le maître Ali Sriti.

A 15 ans, il se fait remarquer et est appelé à jouer dans diverses structures musicales et orchestres.

Au début des années 90, une rencontre avec le producteur allemand Manfred Eicher lui a permis de rejoindre le label ECM, pour lequel il a enregistré plusieurs albums depuis. "Vague", fait le point en dix-sept titres sur le meilleur de ces sept albums. Brahem y côtoie des musiciens prestigieux, comme John Surman (à la clarinette sur "Houdouth", mais aussi au saxophone), le saxophoniste norvégien Jan Garbarek ("Sebika"), l'accordéoniste Richard Galliano ("E la nave va"), ou le contrebassiste Dave Holland ("Mazad", "Hulmu Rabia").

Se produisant également seul sur quelques titres ("Ronda", Le chien sur les genoux de la devineresse", "La nuit des yeux", Brahem est capable en quelques notes de restituer tout le charme de l'Orient, grâce à son instrument millénaire. Un plongeon dans la musique orientale.

En 1981, il s'installe pour 4 ans à Paris, période pendant laquelle il collabore avec Maurice Béjart et compose de nombreuses œuvres originales, notamment pour le cinéma tunisien.

Entre 1985 et 1990, de retour en Tunisie, il poursuit son travail de composition et, par de nombreux concerts, acquiert une notoriété publique. En 1987, il se voit confier la direction de l'Ensemble musical de la ville de Tunis et, en 1988, il ouvre le Festival international de Carthage avec Leilatou Tayer.

Outre ses propres albums, il écrit aussi des musiques de films et fait partie, avec le libanais Rabih Abou-Khalil, de ce courant de la musique contemporaine qui réunit musique arabe et occidentale. Ce « maître enchanteur » qui crée « une musique à la fois totalement ancrée dans une culture ancestrale hautement sophistiquée et éminemment contemporaine dans son ambition universaliste » a joué et enregistré avec de grands noms du jazz contemporain tels que Jan Garbarek, John Surman, Jean-Louis Matinier ou Richard Galliano.

En 2006, juste après la guerre qui a secoué le Liban, Anouar Brahem passe derrière la caméra et réalise son premier film documentaire "Mots d'après la guerre". Le film se situe au Liban et s'articule comme un récit autour d'entretiens recueillis auprès d'artistes et intellectuels libanais au lendemain du cessez-le-feu intervenu après la guerre de l'été 2006 entre Israël et le Liban

Discographie

Brahem est essentiellement publié par le label munichois Editions of Contemporary Music (ECM).

  • Barzakh : Anouar Brahem (oud), Béchir Selmi (violon), Lassad Hosni (percussions), ECM 1432, 1991 
  • Conte de l'incroyable amour : Anouar Brahem (oud), Barbaros Erköse (clarinette), Kudsi Erguner (nay), Lassad Hosni (bendir et darbouka), ECM 1457, 1992 
  •   Madar : Jan Garbarek (saxophone), Anouar Brahem (oud), Ustad Shaukat Hussain (tablâs), ECM 1515, 1994  
  • Khomsa : Anouar Brahem (oud), Richard Galliano (accordéon), François Couturier (piano et synthétiseur), Jean-Marc Larché (saxophone soprano), Béchir Selmi (violon), Palle Danielsson (contrebasse), Jon Christensen (batterie), ECM 1561, 1995 
  • Thimar : Anouar Brahem (oud), John Surman (clarinette basse et saxophone soprano), Dave Holland, 1998 (contrebasse), ECM 1641
  • Astrakan Café : Anouar Brahem (oud), Barbaros Erköse (clarinette), Lassad Hosni (bendir et darbouka), ECM 1718, 2000 
  • Charmediterranéen : Orchestre National de Jazz - Directed by Paolo Damiani - w/ Anouar Brahem and Gianluigi Trovesi, ECM 1828, 2002 
  • Le Pas du Chat Noir : Anouar Brahem (oud), François Couturier (piano), Jean-Louis Matinier (accordéon), ECM 1792, 2002 
  • Vague (édition disponible uniquement en France et en Belgique) : Une sélection des plus belle mélodies d'Anouar Brahem, 2003 
  • Le Voyage de Sahar : Anouar Brahem (oud), François Couturier (piano), Jean-Louis Matinier (accordéon), ECM 1915, 2006

Liens internet

Rédigé par Mario Scolas

Publié dans #Musiques tunisiennes, #Anouar Brahem, #Jazz

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Béchir Selmi est un violoniste oriental tunisien de la nouvelle génération.<br /> <br /> Il est actuellement l'un des violonistes de référence avec Jasser Haj Youssef dans le domaine de la musique arabe. Le jeu musical qui est le sien combine les modes du Maghreb et du Machrek sans sortir des canons esthétiques traditionnels.<br /> <br /> Élève de La Rachidia de Tunis, Selmi est associé à la radio-télévision tunisienne. Soliste mais aussi compositeur, il travaille avec beaucoup d'interprètes arabes et notamment avec le musicien de jazz Anouar Brahem.
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