Traduttore, traditore ; traduire, c’est trahir

Publié le 6 Avril 2017

Le langage apparaît dans la réalité seulement en tant que multiplicité

Wilhelm von Humboldt, 1795.

Traduttore, traditore ; traduire, c’est trahir. Il s'agit d'une paronomase, expression qui joue sur la ressemblance entre les deux mots. Elle est couramment utilisée dans d’autres langues que l'italien, en raison de sa concision et du jeu de mots.

C'est à travers le langage que s'exprime une bonne part de notre conception du monde. Et le langage est lui-même issu de cette conception. Par conséquent, la manière qu'a un peuple de s'exprimer le définit forcément. C'est d'ailleurs cette langue qui peut se révéler une barrière pour connaître plus en profondeur une autre culture. Souvent, quand un texte ou un énoncé est considéré comme « intraduisible », il s'agit plutôt d'une « lacune », c'est-à-dire l'absence littérale d'un mot, d'une expression ou d'une tournure de la langue d'origine dans la langue cible. Par exemple, pouvez-vous penser à un seul mot qui définisse l'essence de vous-même que vous mettez dans votre travail ? Vous pourriez dire que "vous vous dévouez corps et âme" à votre travail, mais les grecs appellent simplement cette sorte de passion pour ce que vous faites μεράκι (meraki).

Les mots intraduisibles soulignent la riche diversité de l'humanité. La géographie, le climat, la cuisine, la religion, l'histoire et l'humour sont juste quelques facteurs qui conduisent une langue à inventer des mots aussi uniques et spécifiques - les singularités de l'expérience humaine.

Rédigé par Last Night in Orient

Publié dans #Projets pédagogiques

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